FAMILLE SCHADELIN
 

Dans le Dictionnaire Etymologique de M-T MORLET,il est dit que le patronyme SCHAEDELIN est issu du sobriquet " SCHADE ", pouvant être traduit par " dommage ", qui est appliqué à celui qui fait du tort à quelqu'un.

Joseph Karlmann BRECHENMACHER, dans son ouvrage " Etymologisches Wörterbuch der Deutschen Familiennamen ", rajoute plusieurs autres explications concernant ce patronyme :

1) schade = ein Schädiger, l'auteur d'un dommage , = ein Widersacher, l'adversaire, l'ennemi

2) schëdel = ein Trockenmass, le boisseau, ancienne mesure de capacité de grains ( matières sèches )

3) schëdeler = Schüssler, boisselier, qui fabrique des ustensiles en bois, = Kübler, tonnelier, cuvetier, baquetier

Dans l'ouvrage d'Alfred SOCIN consacré aux noms de familles au XIIème et XIIIème siècle dans le région supérieure du Rhin, publié à Bâle en 1903, " Miteldeutsches Namenbuch nach Oberrheinischen Quellen des zwölften und dreizehnten Jahrhunderts ", il est dit que le patronyme SCHAEDELIN aurait pour origine le mot " SKADO ", du bas latin, signifiant l'ennemi, l'homme qui nuit. Félix SCHAEDELIN précisait dans ses notes manuscrites sur la famille SCHAEDELIN, que le " SK " germanique se prononçait " SCH ". SOCIN fournit des patronymes tels SCHEDELER ( forme alémanique ) ou SCEDELARIUS ( forme latine ) et le diminutif SCHEDELIN, toujours aux normes alémaniques. Au féminin, SCHEDELERIN ou SCHEDLERIN.

Autres pistes possibles : " SCHADOS " mot latin traduit en germanique par " SCHATZ ", unité de mesure de superficie utilisée surtout dans le vignoble, mais aussi  " SCHÄDEL ", le crâne...

Louis VOGELEISEN, membre de la Société d'Histoire de Colmar, a eu le privilège de rencontrer Félix SCHAEDELIN qui lui expliqua que :

" le nom de Schaedelin ne signifie pas - petit crâne - ( kleiner Schädel ), mais d'après le sceau - Schädling, der anderen Schaden zufügt -; celui qui fait du tort aux autres ". Le sceau dont il est question est le sceau personnel de Félix SCHAEDELIN, il représente une copie d'une dalle sculptée, scellée au mur d'une ferme SCHAEDELIN à Rouffach. Au centre figure un grand arbre qui porte des fleurs en même temps que des fruits. Il est envahi par la vermine et une foule de bêtes nuisibles : des chenilles, des souris, des rats, des serpents, des corbeaux et des rapaces.

Toujours au cours du même entretien, Félix SCHAEDELIN raconta, qu'ayant montré ce sceau à un ami parisien s'occupant de magie, celui-ci s'était écrié : " Oh malheur ! Il faut abonner ce sceau maléfique . " Félix SCHAEDELIN, " ne croyant pas aux sortilèges, avait gardé son sceau et ne s'en était pas plus mal porté. "