FAMILLE KAUFFMANN


Sources CRHF à Guebwiller :

Voici encore une famille dont l'étymologie est évidente: les KAUFFMANN sont tout simplement à l'origine des marchands.

La forme germanique du nom provient du vieil allemand KAUFÔ provenant lui-même sans doute du latin CAUPO.

Cette forme germanique a des équivalences françaises comme MARCHAND et LEMARCHAND, issues de l'ancien français MARCHEANT provenant lui-même du latin MERCATOR.

Cette forme latine a par ailleurs donné les noms MERCIER et LEMERCIER.

Les diminutifs MARCHANDEAU et MERCADIÉ sont fréquents.

La forme MERCADOR se retrouve en Espagne alors qu'en Italie existe celle de MERCANTE.

Il n'est pas question ici de donner toutes les indications concernant les KAUFFMANN du Haut-Rhin, mais plutôt, à travers un tour d'horizon, d'indiquer quelques pistes pour celles et ceux qui seront tenté par l'aventure généalogique.

Très fréquent en Suisse

Les trois volumes du "Répertoire des Noms de Familles Suisses" ouvrage remarquable réalisé à partir du droit de cité que possèdent la plupart des ressortissants helvétiques dans leur commune d'origine, nous indiquent des dizaines et des dizaines de localités abritant des familles KAUFFMANN.

Le Dictionnaire Historique et Biographique de ce pays précise les souches anciennes avec leur blason, et plus spécialement celles des cantons d'Argovie, de Berne, de Lucerne, St-Gall, Soleure, du Valais et de celui de Zurich.

De ces cantons suisses, des porteurs du nom sont venus en Alsace à différentes périodes mais surtout dans la seconde moitié du XVIIè siècle.

C'est ainsi que Benoit KAUFFMANN, fils de Pierre et venant de Berne, apprit de 1656 à 1658 le métier de tonnelier à Colmar, ville où le patronyme est pourtant attesté plusieurs siècles auparavant.

En 1689 les autorités colmariennes délivrèrent un certificat de fin d'apprentissage à Jean KAUFFMANN, sans doute le fils de Benoît.

Emigration du canton de Lucerne

Notre région, exsangue après la guerre de Trente Ans, fit appel aux populations voisines pour remettre les terres en culture. Les familles suisses furent les plus nombreuses à venir s'installer en Alsace.

Parmi ces familles, celles originaires du canton de Lucerne étaient spécialement bien représentées. Fuyant une répression sévère suite à leur soulèvement de 1653, les paysans de l'Entlebuch ont, par centaines, trouvé refuge dans le Haut-Rhin.

Ce mouvement migratoire, perdant progressivement de son importance, dura jusqu'au début XVIIIè siècle.

Les relevés des émigrants du canton de Lucerne mentionnent une trentaine de KAUFFMANN venus établir leur résidence en divers lieux de la région.

A Colmar, Melchior KAUFFMANN fut reçu bourgeois de la ville en janvier 1699, puis en 1711 le lucernois Nicolas KAUFFMANN, tisserand, fut a son tour admis à la bourgeoisie (archives de la ville de Colmar).

Au nord-ouest de Colmar

Les KAUFFMANN de Katzenthal, issus de Nicolas qui avait épousé vers 1649 Marie EISEMANN, ont fait l'objet d'une étude publiée sous forme d'un arbre généalogique dont l'original est conservé aux Archives Départementales du Haut-Rhin sous la cote 229 J 26-27.

Cette famille vit naître en 1716 François Nicolas, qui après avoir effectué ses études au séminaire fut ordonné prêtre. Il administra sa paroisse natale de 1739 à 1803, soit pendant soixante année ce qui constitue probablement un record de longévité (travaux de Louis KAMMERER).

Originaire de Katzenthal, Joseph KAUFFMANN se fixa à Colmar où il fut admis à la bourgeoisie en 1780.

Pour les familles de ce secteur il convient de consulter les travaux de Maurice BOESCH publiés sous l'égide de la Société d'Histoire d'Ingersheim.

Avant la révolution des KAUFFMANN habitaient à Ammerschwihr, Turckheim, Sigolsheim, Beblenheim, Kaysersberg etc...

Là aussi l'historien familial a la chance de pouvoir compter sur la disponibilité et la compétence des archivistes municipaux.

Citons en particulier Jean KAUFFMANN originaire de Knutwil, canton de Lucerne, qui eu une descendance à Turckheim (travaux de l'archiviste Roger EHRSAM).

Sainte-Croix-en-Plaine et Herrlisheim

Henri KAUFFMANN, venant du canton de Lucerne, se fixa à Sainte-Croix-en-Plaine au milieu du XVIIè siècle.

C'est probablement d'un descendant, Jean, bourgeois de la ville, que sera issue Marie Barbe KAUFFMANN. Son contrat de mariage, passé en janvier 1771, a été retrouvé par Pierre MULLER. Marie Barbe épousait alors François Joseph VONTHRON, tailleur d'habits de profession.

Dans le village voisin d'Herrlisheim les KAUFFMANN étaient tonneliers et vignerons.

En 1688 Oswald KAUFFMANN, alors déjà veuf, ira se remarer à Westhalten avec Catherine SCHERER.

Les liens tissés avec ce village furent nombreux et nous y avons relevé en 1691 l'union de Marguerite KAUFFMANN et Elias ELSER.

A Herrlisheim les KAUFFMANN faisaient partie du conseil de la communauté du village dès 1728.

Cette année là, Catherine, la fille de Jean KAUFFMANN, alla célébrer son union avec un veuf à Rouffach.

Au début du mouvement migratoire vers l'Amérique nous retrouvons des KAUFFMANN.

C'est ainsi que Philippe KAUFFMANN quitta Herrlisheim en 1817 avec femme et enfants pour rejoindre le Nouveau Monde.

Trente deux années plus tard Nicolas KAUFFMANN né vers 1810 à Herrlisheim s'embarqua pour la Nouvelle-Orléans.

Hardt et Ried

La généalogie des KAUFFMANN de Heiteren et environs est bien connue grâce aux travaux de Jean Louis KLEINDIENST, Gérard FLESCH, et surtout l'abbé Paul KAUFFMANN.

Ce dernier réalisa un opuscule en 1981, à partir de Jacques KAUFFMANN de son fils Josse né en 1695 ainsi que du fils de ce dernier, prénommé Gervais.

Une autre souche, également détaillée dans l'ouvrage en question, a comme ancêtres Ours KAUFFMANN et son épouse Madeleine MEDER dont l'union fut scellée en 1665 à Blodelsheim.

Enfin, à Niederentzen, Martin KAUFFMANN épousa en février 1683 Madeleine ROTH. Le couple eu de nombreux enfants, tous baptisés en l'église Sainte-Agathe du village.

Au même lieu Elisabeth KAUFFMANN, fille de Jacques et native d'Oberkirch dans le canton de Lucerne, épousa en 1711 Georges BUCHER auteur d'une nombreuse descendance.

De Heiteren et Blodelsheim des KAUFFMANN partirent au milieu du XIXè siècle pour le Texas.

Rouffach et Merxheim

Le nom KAUFFMANN étant courant, il est normal de le retrouver dans toute agglomération importante.

C'est le cas de Rouffach où sa présence est très ancienne et ses origines diverses.

Citons Ursule KAUFFMANN venant de Constance et présente à Rouffach en 1617, ou Jacques et Wolfgang KAUFFMANN, mousquetaires dans la ville en 1618.

A Rouffach aussi l'immigration suisse fut conséquente.

Parmi les ressortissants helvétiques nous notons Suzanne, native de l'Entlebuch qui se maria à Rouffach en 1668, Madeleine KAUFMANN, venue du canton de Soleure en 1692, et Marie Anne KAUFFMANN, arrivant d'Einsideln en 1751.

En juin 1856 Joseph KAUFFMANN de Rouffach quitta sa ville natale pour aller exercer son ministère pastoral à Philadelphie.

Pour Merxheim nous disposons d'un document très utile : le dénombrement de 1659.

Dans ce répertoire figure Henri KAUFFMANN, laboureur, né au tout début du XVIIè siècle. De ses deux unions, avec Marie MICHLER puis en 1657 avec Adélaïde CRONENBERGER, une Suissesse, il eut plusieurs enfants et une descendance nombreuse.

Henri décéda en avril 1680 alors âgé de 75 ans.

Toujours à Merxheim, en 1725, le veuf Georges LINSENTRITT se remariait à Anne Marie KAUFFMANN. Elle était originaire de Grossdietwil dans le canton de Lucerne.

Ce village de l'arrondissement de Willisau fut le siège de nombreux candidats à l'émigration.

Anne Marie KAUFFMANN qui s'installa à Raedersheim en 1728 en était originaire. Le curé qui bénit son union indiqua dans son registre tenu en latin "ex Maiori Dittwiller in Helvetia".

Cinq année auparavant c'était Léon KAUFFMANN qui épousait, au même lieu, une compatriote, Anne Marie ROESSLIN venant comme lui du canton de Lucerne.

Non loin de là, à Feldkirch et Bollwiller, les KAUFFMANN étaient représentés au XVIIIè siècle par Melchior et Gaspard.

Le premier, époux de Barbe HIGER, décéda en 1729.

Le second, mari de Véronique MULLER fut inhumé le 22 mars 1732

Autour de Guebwiller

A Orschwihr Martin KAUFFMANN, venant de Knutwil tout comme la souche de Turckheim, épousa en 1683 une fille du village.

Quelques années plus tard une branche résidait à Bergholtz-Zell. Mais dès 1699 le dénombrement réalisé en vue de l'affectation des corvées indique parmi les "pauvres veuves" celle de Jacques KAUFFMANN à Issenheim.

En 1726, le curé enterra le petit garçon âgé de deux ans et demi, fils de Melchior KHAUFFMANN. Son père signa l'acte de sépulture de ses initiales: M K.

Revenons à Bergholtz-Zell où nous pouvons toujours nous recueillir devant la croix érigée en 1856 par Sébastien WEISS, cultivateur, et sa femme Marie Agathe KAUFFMANN. Née le sept Pluviôse de l'An XI de la République à Bergholtz, elle était la fille de Joseph KAUFFMANN et de Geneviève SIMON.

Joseph avait quant à lui vu le jour à Bergholtz en 1777 au sein de la famille Michel KAUFFMANN et Barbe MASCHA.

La capitale du Florival abritait des KAUFFMANN bien avant la guerre de Trente Ans.

Dès 1525 Ulrich KAUFFMANN possédait sa maison dans la ville haute de Guebwiller à côté de l'église de l'hôpital et du siège de la confrérie. Pour cette maison, qui appartenait auparavant aux dominicains, il devait verser une redevance annuelle de trente sols.

Dans la vallée, où l'immigration lucernoise fut particulièrement importante, nous trouvons Jacques KAUFFMANN venant de ce canton, qui se maria à Lautenbach en 1673 avec Catherine HUEBER.

Plusieurs descendants sont issus de Nicolas KAUFFMANN et de son épouse Rose HAUWILLER, couple qui habitait Lautenbach.

Citons leurs fils Nicolas, marié à Catherine DEILLER; Valentin, époux de Reine BAPST de Merxheim, et Jean le conjoint de Barbe HUEBER. Ce dernier, avant de se marier à Lautenbach en mai 1764, avait été soldat dans le nouveau régiment de Colmar.

Enfin, le Livre d'Or de Soultz d'Eugène GASSER nous indique que dès 1583 un certain Huglin KAUFFMANN fut le gardien de la porte haute de la ville.

L'auteur précise qu'en 1698 Fritz KAUFFMANN exerçait à Soultz le métier de boucher.

Ajoutons qu'en 1766 Pierre KAUFFMANN alors âgé de vingt ans figura sur la liste des jeunes hommes parmi lesquels devait être tiré au sort le milicien provincial.

Le nom de famille est aujourd'hui encore bien représenté à Jungholtz.

En suivant la route du vin

A Hartmannswiller où les KAUFFMANN sont toujours nombreux, Georges était bourgeois et prévôt du village. Veuf il s'était remarié en 1765 avec Anne Marie BREYMANN de Wattwiller.

Leur fille, également prénommée Anne Marie, épousa suivant contrat de décembre 1788 Jean KRUMMENACKER issu d'une ancienne famille wattwilleroise dont l'origine est Suisse.

A Wattwiller, un autre Georges KAUFFMANN était charpentier. En 1755, alors malade et alité, et rédigea un contrat en faveur de son épouse Anne Marie STURMER.

A Uffholtz, un troisième Georges, prénom décidément très en vogue chez les KAUFFMANN de ce secteur, avait pris pour femme en 1693 Barbe KOCH (contrats de mariage d'Uffholtz).

A Cernay nous connaissons, grâce au dénombrement de 1659, Jacques et Romain KAUFFMANN.

Jacques, né vers 1614, avait en 1659 trois enfants.

Romain, de dix ans son cadet, en avait quatre. Parmi eux un fils prénommé Morand qui fut pris en apprentissage dans la vallée de Masevaux en novembre 1664. On allait lui enseigner, durant trois années, le métier de tricoteur de bas.

Résidant à Cernay mais né à Sierentz, Morand épousa cette même année 1664 Madeleine FISCHER.

A la même époque le curé de Cernay enregistra le mariage d'un Jean KAUFFMANN, fils de feu Nicolas KAUFFMANN, venant de Suisse, avec Marthe KREUTZBERGER de Cernay.

L'inventaire réalisé après le décès de son épouse en 1687 nous informe que le couple avait trois enfants prénommés Christine, Marguerite et Jean Léonard.

Ce document précise que la maison d'habitation, provenant de la transformation d'une grange, se trouvait près de la rue de la cure.

Toujours à Cernay les anciennes archives notariales nous renseignent quant aux biens de Nicolas KAUFFMANN, bourgeois de la ville, et ses deux épouses Odile STROHL et Françoise KIEFFER.

En plus d'une maison sise près de la cour de Lucelle, la succession réglée en 1727 apportait aux filles quelques bijoux alors que le fils, Henri, héritait des bâtiments.

De son mariage avec Ursule PAPIRER ce fils Henri eu à son tour descendance.