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Pourquoi
avoir voulu parler d’un tel sujet ?
Au cours de nos recherches généalogiques, nous avons rencontré de singuliers personnages, tous membres de nos familles respectives !
Après une telle série, il fallait savoir, comprendre, connaître …
Comment étaient traités nos ancêtres lorsqu’ils étaient confrontés au système judiciaire de l’époque ? Qu’avaient-ils subit ? Comment avaient-ils été torturés ?
C’est ce que nous allons découvrir ensembles !
Âmes sensibles s’abstenir !
Vous étiez prévenus !
DEFINITIONS et HISTORIQUE retour menu
Il
est important de définir clairement la torture et les supplices,
afin d'en comprendre les raisons mais aussi ses justifications dans
l'histoire, en passant par la trouble et équivoque période de
l'inquisition.
LA
TORTURE :
La
torture est un tourment physique infligé aux prévenus pour en tirer
des aveux, aux condamnés pour aggraver leur peine, aux prisonniers
de guerre, bref à tous ceux qui tombent entre les mains d'un
vainqueur ou d'un juge impitoyable.
Tous
les peuples dès l'antiquité pratiquèrent la torture avec plus ou
moins de cruauté, ces pratiques, païennes à l'origine, continuèrent
à régner au Moyen-âge et dans les Temps Modernes. Les tribunaux
appliquaient la torture sous surveillance médicale ! Un médecin
surveillait le "patient" est déclarait si la torture pouvait
continuer ou devait s'arrêter... si la vie de l'accusé se trouvait
en danger !
LE
SUPPLICE :
En
cas de délit, la justice est chargée d'appliquer une peine. Le
coupable est sensé ressentir alors une souffrance. Le fait de
souffrir est un véritable supplice pour celui qui l'endure... Tous
les peuples, de tous les temps ont appliqué ce système en l'adaptant
selon leurs croyances, leurs gouvernants, leur cruauté ou leur idées
!
Car
il fallut avoir l'esprit inventif et surtout "tordu" pour créer
certains instruments qui n'avaient pour unique but que de faire
souffrir, toujours plus, avec toujours plus de raffinements. Tout
cela ressemblait plus à des pratiques sadiques qu'à des
interventions pratiquées dans le cadre de la justice, qu'elle soit
divine ou religieuse.
Chez
les hébreux s'appliquait la loi du Talion, le fouet ou les verges, à
l'extrême la lapidation, la strangulation, le feu ou la décollation.
Les Perses brûlaient vifs les coupables ou les ensevelissaient
vivants. Les grecs employaient la décollation, la corde ou la ciguë.
Les romains décapitaient les hommes libres et crucifiaient les
esclaves. Sous nos Rois, on recueillit tous ce qui se trouvait chez
nos anciens et nos voisins, créant une grande variété de supplices,
pour le plus grand plaisir des spectateurs, puisque publics, qui
furent tous abolis à la Révolution et remplacés par la guillotine,
ne conservant ainsi que la pratique de la décapitation, appelée
jadis décollation.
L'INQUISITION
:
Le
Tribunal
de l'Inquisition fut constitué en 1233 sur ordre du Pape Grégoire
IX. La direction en fut confiée aux Dominicains. Son but : la
recherche et la punition des hérétiques. L'hérésie était condamnée
par l'église. D'un point de vue théologique on distingue : l'hérésie
formelle, soit l'erreur condamnée par l'église; l'hérésie
matérielle, ayant pour objet toute chose contraire à la foi;
l'hérésie objective, qui est cette chose même contraire à la foi...
Plus
globalement, on peut qualifier d'hérétique toute personne qui
soutient, professe ou accepte quelque chose qui est estimé contraire
aux dogmes de l'église et reconnu comme tel par ses représentants.
Ce Tribunal possédait des pouvoirs considérables, son autorité était
souveraine, absolue et indépendante, sa crainte était même ressentie
par les monarques et les tous puissants évêques. L'Inquisition
alliait subtilement tortures et supplices. Après avoir sévi
cruellement au nom d'un Dieu de paix et d'amour et fait une
multitude de victimes, son activité décrue au XVIIIème siècle pour
disparaître totalement au XIXème siècle. De nos jours, tout ce que
l'église condamne serait considéré comme hérésie et donc
condamnable, il est préférable de ne pas chercher à imaginer le
nombre de personnes qui seraient alors exécutées...
QUELQUES DATES
Jusqu'au
milieu du XVIIIème siècle : le noble est décapité, le voleur de
grand chemin roué en place publique, le régicide et le criminel
d'état écartelés, le criminel pendu, le faux-monnayeur bouilli vif
dans un chaudron, le voleur "bastonné" ou flagellé et marqué au fer
rougi, les hérétiques brûlés.
(
Miniature de la Spezier Chronick de
Diebold Schilling ) |
LA PERSECUTION DES CHRETIENS
L'histoire
des persécutions contre le christianisme sous les empereurs romains
contient des détails révoltants. Il s'agissait d'un répugnant
acharnement à faire subir tous les tourments possibles et
imaginables à ces gens qui se réclamaient de Dieu et qui voulaient
professer leur foi. Toutes les tortures furent appliquées aux
martyrs : l'amputation des pieds et des mains, l'aveuglement,
l'ablation de la langue, s'y ajoutaient les jeux sadiques : la
suspension, des fouets à lanières munies de billes de plomb, des
onglets de fer et des tringles de bronze déchiraient les chairs, des
griffes de fer dénudaient les os, les corps étendus sur des
chevalets ou des croix étaient lacérés avec des lames tranchantes,
brûlés par des fers rougis, de l'huile bouillante, de la poix, de la
résine ou du plomb fondu. Tout se ceci était sans compter les
"prémices" dont bénéficiaient les condamnés dans leurs cachots,
privations de nourritures, avilissement, viols, perversions, etc...
La crucifixion était courante et ne concerna pas uniquement les
chrétiens. Ces actes barbares se déroulaient la plupart du temps
dans les arènes où se déroulaient les jeux du cirque, mais parfois
dans les rues, sur les places publiques ou devant les domiciles des
chrétiens.
A
: martyr suspendu par les pieds, la tête étant en même temps
broyée à coups de marteau. |
CRUCIFIXIONS, PENDAISONS, SUSPENSIONS, CREMATIONS |
CRUCIFIXION, SUSPENSIONS, ETRANGLEMENTS, ECARTELEMENT |
En
1775, Johann Andreas SILBERMANN, dans son ouvrage intitulé "Lokalgeschichte
der Stadt Strasburg", énumère les supplices usité autrefois à
Strasbourg, mais également applicables dans le reste de la province
d'Alsace. Il nous explique aussi comment se déroulaient les
exécutions et les procédures.
Ainsi, la potence ou le gibet et la décapitation par le glaive ou décollation étaient le genre de mort infligés le plus fréquemment aux criminels, mais parfois aussi aux voleurs.
La potence, lieu d'exécution, a généralement occupé un emplacement situé loin de l'enceinte de la ville.
Les cadavres étaient la proie des chiens et des charognards qui venaient les dévorer en attendant qu'on les descende, car ils restaient souvent exposés pour l'exemple.
Lorsque les lieux d'exécutions étaient ceints de murailles, on laissait les suppliciés suspendus jusqu'à ce que le temps et la décomposition fissent tomber leurs restes.
Ceux
qui pourraient être tentés de commettre quelques crimes ou
méfaits étaient ainsi suffisamment avertis. |
|
Quelques
exemples de supplices :
.en
1569, un blasphémateur connut d'horribles tourments. Entouré de
prêtres, la corde au cou, il fut poussé à travers la ville jusqu'au
lieu d'exécution. Là, il dut tracer une croix sur le sol avec le
pied droit, puis il fut mis à genoux, on lui arracha la langue, puis
on lui trancha la tête. La langue fut clouée à la potence, la tête
plantée sur une pique fichée en terre devant la potence et le reste
du corps brûlé.
.
en 1670, une jeune femme reconnue coupable d'infanticide eut la tête
tranchée
.
en 1681, un soldat de la garnison fut roué et rompu pour avoir
commis un assassinat
L'eau
était aussi un élément de supplice. Certains malfaiteurs condamnés à
être noyés étaient jetés du haut d'un pont, mains et pieds liés.
.
en 1582, trois femmes convaincues de vol périrent ainsi
.
en 1617, la fille d'un bourgeois de la ville reconnue coupable
d'infanticide périt de la même manière
Ceux
ayant commis des vols peu importants ou les femmes dites de mauvaise
vie étaient placées dans un panier (Schandkorb), mis sur l'eau et
ainsi exposées pendant une heure. Ensuite il leur fallait se jeter à
l'eau pour en être retirés vivants!
Les
blasphémateurs n'étaient pas systématiquement exécutés comme cela
fut dit précédemment. Selon le peu de gravité, ils pouvaient être
mis dans des "petites loges" et exposés à la vindicte populaire qui,
au gré de leur humeur les ignorait, les insultait, leur crachait
dessus ou leur jetait divers objets. Ceux ayant commis l'adultère
subissaient le même châtiment, les femmes de mauvaise vie étaient
parfois exposées sur des échelles.
Un
autre supplice consistait à enfermer le malfaiteur dans une cage
suspendue à une poulie, que l'on faisait descendre et remonter
plusieurs fois, en la plongeant soit dans l'eau, soit dans la boue.
Il
est aussi fait mention en 1411, d'un supplice consistant à crever
les yeux du condamné, surtout s'il avait détérioré un pont ou tué du
gibier. Un tisserand nommé Bawelin, fut condamné à être ébloui
jusqu'à l'aveuglement, pour avoir offert de vendre son enfant à des
juifs...
D'autres
fois, on perçait les joues au fer rouge, on marquait le front au
fer, on coupait les oreilles, on écartelait ( supplice infligé aux
Bohémiens convaincus de vol ). Il arrivait d'utiliser la castration,
principalement lorsqu'il s'agissait de ce que l'on qualifie de nos
jours de pédophilie. Le bannissement était une peine relativement
fréquente.
Parmi
les supplices les plus horribles, il y avait celui d'être enterré
vif ou d'être jeté dans l'huile bouillante. En 1356, une femme fut
enterrée vive et en 1462, un faux-monnayeur fut brûlé dans l'huile
bouillante.
Les
voleurs étaient généralement condamnés à être pendus.
En parlant de l'exécution des voleurs, il convient de citer
l'usage à Kaysersberg, cité par le docteur Geiler.
S'il
n'y a pas de bourreau, le prévôt attache une longue corde autour du
cou du voleur, la corde est passée au-dessus de la potence et tous les membres du tribunal tirent le voleur
en l'air jusqu'à étranglement. Ainsi aucun ne pourra être accusé
d'être l'exécuteur.
Au
XIVème et XVème siècles, il est fait mention de l'exposition au
pilori, avec un collier de fer autour du cou et fustigation.
|
LA SORCELLERIE
|
La sorcellerie fut une véritable épidémie aux XVIème et XVIIème siècles : le Hexenwahn a entraîné dans la mort, après de terribles supplices, d'incroyables quantités d'hommes, mais surtout de femmes, pour le simple fait d'avoir été convaincus de pratique de la sorcellerie.
Ce phénomène a été carrément standardisé. La procédure était toujours la même, les documents des procès semblables à chaque instruction : les aveux, "Urgicht und Bekenntnis", et la sentence " das Urteil".
L'exposé
des aveux répond à trois aspects : l'alliance diabolique, le
Diable et le sabbat, et le "maleficia", les méfaits. |
Pendant
des siècles, la sorcellerie avait été
considérée comme une pratique inoffensive qui prêtait même à
sourire. Subitement la sorcellerie s'attira les foudres de l'église
! Le 5 décembre 1484, une bulle papale décrétant le phénomène comme
une hérésie fut promulguée par le Pape Innocent VIII et
l'inquisition fut chargée de lancer la chasse aux sorcières.
En 1486, un ouvrage écrit par Heinrich Kramer, Grand Inquisiteur de Strasbourg et Johann Jacob Sprenger, Grand Inquisiteur de Cologne, "Malleus Maleficarum", ou "Marteau des Sorcières" fut publié et devint l'instrument infaillible de l'Inquisition pour reconnaître les sorcières ! Cet ouvrage est réputé pour être le livre le plus misogyne qui n'est jamais été écrit ! Ce fut une véritable croisade contre les femmes qui furent accusées de sorcellerie, persécutées et exécutées... A travers l'Europe entière, mais aussi en Amérique du Nord, ce fut une véritable hystérie ! Les atrocités commises par les inquisiteurs seraient de nos jours considérées comme des crimes contre l'humanité. Le Grand Inquisiteur Général d'Espagne, Tomas de Torquemada, aurait à lui seul fait périr 2000 hérétiques sur le bûcher. En janvier 2000, le Pape a personnellement et publiquement demandé pardon pour les crimes commis par l'Eglise catholique pendant cette horrible période. Nier
la réalité de la sorcellerie est hérésie ! Généralement une paysanne dont l'époux, quand il y en a un, est un alcoolique sans le sou, battant sa femme et ses enfants. Lorsque sa condition lui devient intolérable, naît vis à vis des autres un climat hostile, rancunier qui conduit l'infortunée à subir son sort dans un confinement de plus en plus intolérable. C'est alors qu'elle rencontre le Diable qui porte différents noms : Niedt, Hemmerlin, Peterlin, Blümlin, Butz, Stohbutz, Federle, Fädle, Federspiel, Kohloeffel, Graesslin, Ziegelscherb, Kaesperlin, Maennel, Hürstel, Blaettle, Grünlaeufel, Gloeckel, Rissel, Trüble, Geissbock, Videl, Winkler, Kitzel, Beltzbock, Rostich ou Böppel, etc... Ce
diable se présente sous les traits d'un proche, parfois du
mari. Après la tentation, vient la séduction et les
promesses de fortunes diverses en échange de faveurs
charnelles. Souvent, la rencontre est arrangée par d'autres
sorcières qui entraînent la novice à un sabbat. Ayant
succombé, la victime est soumise au Diable qui l'incite à
commettre des actes destructifs et divers maléfices. |
Lors
du sabbat, le Diable donne un nom à ses concubines : Zipperle,
Scharzdesch, Sojfuessel, Mohr, Gützle, Aesterle, Bissel, Eizel,
Elzele, Gaensfüssel, Kreutel, Hackstock, Bluemel, Kitzin ou
Schiessle, etc... Celles-ci le perçoivent comme étant "statlich
bekleidet", mis avec élégance, parfois comme un "Hirscher", chasseur
de cerf tout de vert vêtu. Une fois les noces célébrées, "
Teufelshochzeit", la victime devient sorcière. S'en suit un banquet
et un bal où se déchaînent dans une débauche totale tous les
individus présents. Y sont consommées d'énormes quantités de viandes
et de vins, mais ni pain, ni sel, considérés comme symboles
chrétiens. Pour leurs déplacements, balais, chèvres, écureuils,
loups, fourches et bâtons sont souvent utilisés.
Toute
sa vie durant, la sorcière devra exécuter des actes malfaisants,
"maleficia", au nom du Diable, "in Teufels Namen". Lors de son
initiation, elle reçoit un bâton et un onguent blanc qui est un
poison mortel qu'elle essaiera de préférence sur les animaux avant
que sur les hommes. Elle s'attaque souvent aux êtres faibles et aux
enfants. Elle utilisera aussi herbes et plantes, animaux nuisibles,
poils, cornes, peaux, excréments ou autres salissures pour préparer
ses potions maléfiques. Tout cataclysme est évidemment du à un acte
de sorcellerie et un coupable est rapidement trouvé.
Une
fois introduite dans la salle de torture, la sorcière découvre les
instruments de supplice en même temps que lui sont expliquées les
différentes phases d'application de la "question", c'est à dire, les
différentes tortures qui vont lui être appliquées.
Le
bourreau commence par déshabiller la suspecte pour rechercher les
marques de Satan, "stigma diabolicum", puis elle enfile une sorte de
bure en toile de jute. On commence par lui écraser les doigts dans
un étau, les jambes étant broyées dans des "jambières", sortes de
fourreaux resserrables à vis.
Sont
consignés les réactions, les paroles et même les cris! Normalement,
la suppliciée a reconnu être une sorcière, mais souvent le juge
souhaite d'autres renseignements tels la dénonciation de complices
ou d'autres sorcières. La torture recommence alors. Elongation et
estrapade sont appliqués. Les bras liés dans le dos, l'inculpée est
hissée au moyen d'une corde fixée aux poignets à plusieurs mètres de
haut, le corps lesté de poids attachés aux pieds, poids de plus en
plus lourds. Le supplice terminé, le corps est brusquement relâché
pour choir dans une bassine d'eau. Le corps est rompu, déboîté, les
ligaments déchirés, les chairs arrachées. Ceci se répète aussi
longtemps que le décident les juges et de toutes les façons, sur
plusieurs jours, plusieurs fois. La condamnée est sommairement
rafistolée pour comparaître devant ses juges où elle reconnaîtra
tout ce qu'ils souhaitent, pourvu que les supplices ne recommencent
pas ! Elle ne bénéficiera d'aucune aide devant le tribunal.
Le
verdict est prononcé devant une foule hostile, il n'y a aucun
recours possible, la sanction est exécutable immédiatement. Pour ces
femmes qui souffrent le martyr, c'est une délivrance que la mort qui
les attend. Généralement, c'est le bûcher, avec parfois
l'étranglement avant ou la perforation du
cœur.
Certaines fois, en cas d'aveux spontanés ou de dénonciations,
certaines fois de repentirs sincères, la condamnée a la tête
tranchée, son corps étant brûlé ensuite.
|
REPRESENTATION D’UN BÛCHER EN 1555 |
Le
Père Frédéric Spee de Kaiserswerth dans le Bas-Rhin a confessé de
nombreuses sorcières et il a acquit la conviction qu'elles étaient
innocentes et le dit en 1631 dans son ouvrage, "cautio criminalis
contra sagas".
A
titre d'exemple, voici comment furent exécutées certaines sorcières
des environs de Sélestat :
.le
1er juin 1629, Jacques Helgenstein fut attaché à la queue
d'un cheval et traîné dans les rues jusqu'au
gibet où il fut jeté en lambeaux dans le bûcher
.le
25 juin 1629, Madeleine, fille de Jean Bonis fut décapitée avant
d'être brûlée
.le
même jour, Rosine, femme de Henri Bilex, aubergiste du "bœuf", fut
conduite au gibet par une charrette, attachée vivante sur une
échelle, marquée à deux reprises par des tenailles ardentes,
étranglées puis brûlée.
.le
même jour, Marie fille de Rosine Bilex fut décapitée et brûlée en
même temps que sa mère
.le
5 septembre 1629, Anne, 12 ans, fille de Jean Specht est étranglée
en prison, compte-tenu de son bas-âge, puis son corps brûlé
.le
27 septembre 1641, Marie, femme de Michel Riegert chantait des
chansons paillardes pendant qu'on la torturait, et aussi qu'on la
brûlait
.le
12 février 1642, Anne, femme de Mathias Armbruster fut livrée au
bûcher, mais pendant son interrogatoire, elle fit sortir 3 de ses
juges de la salle et révéla que leurs femmes participaient aux
sabbats, la femme du bourgmestre Barth apportait la vaisselle,
celles des bourgmestres Lumann et Hermann prirent part aux orgies.
Ces déclarations ne la sauvèrent pas, mais le magistrat de Sélestat
décida de suspendre tout nouveau procès de sorcellerie... Entre 1629
et 1642, il y eut 91 exécutions à Sélestat, dans la seule
circonscription de Strasbourg, de 1615 à 1635, plus de 5000
personnes furent condamnées.
Une
question se pose ?
Lors
des sabbats, le Diable imposait des relations intimes aux sorcières,
mais lorsqu'il s'agissait de sorciers, comment cela se passait-il ?
Pas ainsi qu'on pourrait le supposer, les sorcières racontèrent lors
des interrogatoires que le Diable prenait alors l'allure d'une jeune
fille au physique avenant et aux moeurs très légères qui rapidement
se transformait en chèvre ou en truie...
L' EXCECUTEUR DES HAUTES OEUVRES
Plus
familièrement appelés bourreaux, ils étaient marqués par l'infamie,
eux, leurs conjoints (les bourrelles) et leurs enfants. Madame
Andrée Laucher fit ici même en 1992 une conférence sur "les
bourreaux de nos régions", son travail d'une remarquable qualité
reste une référence en la question. Souvent, il s'agissait de
familles, de véritables dynasties, au sein desquelles la charge se
transmettait.
Le
bourreau est infâme, car "il tue contre un salaire", en outre
l'office stipulait qu'il importait "que le travail fut fait à la
satisfaction de la justice et du public". Pour les gens des
campagnes, les bourreaux étaient appelés "Maître" et inspiraient à
ceux-ci un profond respect mêlé de crainte superstitieuse, les
croyant dotés de pouvoirs surnaturels.
Les
revenus des bourreaux étaient complétés par d'autres sources que les
exécutions : il y avait bien sur les tortures et les supplices, mais
aussi les abattages de bêtes malades, l'équarissage, le privilège de
riflerie (les peaux et les suifs des animaux morts qu'ils devaient
enfouir), la vidange des fosses d'aisance et le droit de havage, à
savoir le droit sur les marchés de prendre une poignée de tout ce
qui se vendait, mais il arrivait que, du fait de son infamie, il
opérait ce droit en utilisant une cuillère ou une louche !
Ci-contre,
au Musée d'Unterlinden à Colmar, la vitrine renfermant les
instruments du bourreau. Ci-dessous,
les tarifs applicables à Colmar au 1er octobre
1750, alors que G.-M. VOLMAR était en charge de la fonction
: .
pour rouer, 60 livres .
pour brûler, 60 livres .
pour jeter les cendres au vent, 6 livres .
pour pendre, 30 livres .
pour dépendre et exposer, 15 livres .
pour enterrer, 3 livres .
pour soumettre à la question ordinaire, 7 livres .
pour carcan, fouets et marques, 15 livres .
pour percer la langue, 15 livres .
pour couper le poing, 15 livres .
pour lacérer et brûler un livre, 15 livres
En
outre il percevait annuellement 67 livres, 6 sous et 8
deniers payés par la ville, ainsi que 4 sacs de mélange de
grains, 4 d'orge, 4 cordes de bois, 150 fagots de petit
bois. Il était logé par la ville et jouissait de 20 ares de
vignes et de 4 prés. Pour le vidage des fosses il percevait
10 sous par nuit. |
Parmi
les bourreaux qui officièrent dans la région, il faut citer la
famille Ostertag que l'on retrouve à Altkirch, à Ferrette, à Thann
et à Landser, ainsi que les Volmar qui officièrent à Colmar. Pour de
plus amples détails, il faut se reporter à la liste dressée par
Andrée Laucher.
Hors
de la province, il convient de citer deux autres dynastie et
peut-être l'origine du nom de bourreau .
En
1260 apparaît le mot bourreau, du nom de Richard Borel, qui
possédait le fief de Bellecombre et avait charge de pendre les
malfaiteurs du canton.
Dynastie
des Sanson : de 1688 à 1847 [6 générations : Charles, dit Charles
Ier (1635-1707), Charles II (1681-1726), Charles-Jean-Baptiste
(1719-78), Charles-Henri, dit le Grand (1739-1806) qui exécuta Louis
XVI et céda sa place à son fils en avril 1793, Henri (1767-1840),
Clément-Henri (1799-1889). Le nom de charlot fut longtemps synonyme
de bourreau, d'après le prénom de plusieurs Sanson.
Dynastie
des Deibler : en 1871, un décret supprima les exécuteurs de province
et n'en garda qu'un seul "national" : Deibler n° 3, Louis
(12-2-1823/16-9-1904) avait participé à 259 exécutions dont 154
comme exécuteur en chef de 1879 à 1898 ; il touchait 16 000 F par an
dont 10 000 d'abonnement forfaitaire pour couvrir les frais
d'entretien et d'installation des bois de justice. Anatole, son fils
(1864-1939), participa à 395 exécutions dont 299 comme " chef " du
2-1-1899 au 2-2-1939.
LE CACHOT ET LES INTERROGATOIRES
|
Généralement, le cachot devait inspirer une forme de terreur à la personne emprisonnée.
Situé dans le sous-sol, dans un endroit sombre et humide, infesté de rats et de vermines, occupé par toutes sortes d'individus attachés à de solides chaînes qui coulissent dans un robuste anneau fixé au mur.
L'humidité ambiante, les bruits, les râles, les cris de rage, de douleur ou de désespoir, tout est fait pour créer une atmosphère horrible.
Plusieurs jours passent généralement avant que la personne incarcérée ne soit cherchée et conduite devant ses juges pour répondre de ses actes ou certaines fois pour connaître seulement les motifs ayant conduits à son arrestation.
Il
est quelquefois fois possible d'améliorer ses conditions de
détention lorsque que l'on possède de l'argent, voir
quelques biens à monnayer... |
Souvent
proche des cachots, la salle de torture ou l'on conduira certains
individus pour l'interrogatoire, de là s'échappent les cris de
douleur des suppliciés, évidemment perceptibles des cachots,
ajoutant encore à l'angoisse des prisonniers qui, souvent, seront
prêts à avouer n'importe quoi pour espérer échapper à la torture ou
à leur misérable condition.
Une fois extirpé de son cachot on menait le prisonnier dans la salle d'interrogatoire, en fait la salle de torture. Là, on l'effrayait en lui montrant et en lui expliquant le maniement des différents instruments de torture. Rares étaient ceux capables de rester insensibles et de ne point défaillir à l'énumération des supplices qu'ils allaient subir ! Il était affreux d'admettre le recours à la torture pour extorquer des aveux ou des confessions, plus affreux encore qu'on les y soumit, mais ce sadisme était admis lors des interrogatoires. Les
méthodes étaient variées : la chaise à clous, l'élongation
(photo ci-dessus), l'estrapade, le garrot, l'immersion, les
fers brûlants, les rouleaux à épines, les tourniquets, les
brodequins, les masques, les fouets, le plomb fondu et l'eau
bouillante étaient les plus utilisés. Les
interrogatoires en matière de sorcellerie étaient
particulièrement structurés. On subdivisait en ordinaire
(l'estrapade) et en extraordinaire (dislocation des
membres). Ceci bien sur n'excluait pas les tortures
traditionnelles telles l'arrachage des chairs avec des
pinces rougies. |
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Récit
de l'épreuve de l'estrapade de Milles de Souvigny. Paris, 1541
(extrait
des Mémoires de William Lithgow)
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Récit
du premier jour d'interrogatoire d'une femme accusée de sorcellerie
à Prossneck en Allemagne, en 1629
(extrait du livre de Wilhelm Pressel, "Hexen und
Hexenmeister", Stuttgart 1860)
"Le bourreau lui lie les mains, lui coupe les cheveux et
la place sur l'échelle. Il lui jette de l'alcool sur la tête et y
met le feu pour brûler la chevelure jusqu'aux racines. Il lui
place des morceaux de soufre sous les bras et autour du cou, et
les enflamme. Il lui lie les mains derrière le dos et l'élève
jusqu'au plafond. Là, il la laisse suspendue pendant trois ou
quatre heures jusqu'au petit déjeuner. A son retour, il lui
asperge le dos d'alcool et y met le feu. Il lui attache de très
lourds poids au corps et l'élève à nouveau. Après cela, il lui
place le dos contre une planche hérissée de pointes acérées et la
remonte une fois de plus jusqu'au plafond. Il lui comprime alors
les pouces et les gros orteils à la vis et lui frappe les bras
avec un bâton. Il la laisse ainsi suspendue pendant un quart
d'heure jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse. Puis il lui presse les
mollets et les jambes à la vis. Il la fouette ensuite avec un
fouet conditionné pour la faire saigner. A nouveau, il lui place
pouce et gros orteils dans les vis, de six à treize heures,
pendant qu'il va manger un peu avec les officiels de la cour. Le
lendemain, ils reprirent mais sans pousser les choses aussi loin
que le jour précédent..."
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MODELES à
gauche plus spécialement conçue pour les doigts à
droite pour les bras et les jambes |
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L'utilisation de la scie était particulièrement simple : le bourreau entamait lentement la peau, puis les chairs et ensuite les os jusqu'à ce que le condamné s'évanouisse de douleur ou avoue... |
ECRASEUR DE TÊTE Le menton repose sur le plateau inférieur, le haut de la tête est sous le chapeau. Le bourreau agit sur la poignée compressant la tête, faisant éclater littéralement les mâchoires, puis le nez, pouvant aller jusqu'à l'éclatement des tympans et des orbites. |
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MASQUES |
Une extrémité était fixée dans le menton de la victime, l'autre sur son sternum. Le moindre mouvement de la tête faisait qu'une extrémité tournait et provoquait d'horribles souffrances. |
Le
condamné étendu sur le dos ou le ventre, le bourreau, tenant
à deux mains la "patte de chat", déchirait la peau des
victimes en lambeaux et labourait les chairs du supplicié. |
FOURCHETTE
HERETIQUE |
PATTE
DE CHAT |
LE
SARCOPHAGE DE NUREMBERG ou LA VIERGE DE FER "La
vierge de fer était une statue de fer de grandeur
naturelle, d'une taille un peu au-dessus de la moyenne,
mais posée sur un bas piédestal qui s'enfonçait ou se
haussait, de manière à mettre la tête de la statue bien au
niveau de la tête de l'être humain qui devait être sa
victime. Les bras étaient articulés, aux épaules, aux
coudes et aux poignets, les mains aux doigts écartés,
crochus et acérés, demeurant à demi fermés. La victime
hurlant de peur se cambrait, espérant échapper à
l'étreinte. Les bras de fer resserraient leur étreinte,
l'un étant resté un peu au-dessous de l'épaule gauche de
la victime, l'autre étant remonté et lui enfonçant ses
ongles dans le crâne, à travers les cheveux. Le sang paru,
tomba par gouttes puis ruissela... En outre, des yeux de
la statue, tout aussi lentement, sortait une autre pointe
d'acier..." (Extrait de "La
Vierge de Fer" par Edmond Cazal) "C'était
une cage cylindrique de lames de fer brillantes maintenues
par des cercles. L'intérieur en était garni de pointes
acérées. On hissait l'engin au plafond à l'aide d'une
poulie. On y avait enfermé le ou la supplicié. A l'aide
d'un fer aigu ou un tisonnier rougi au feu, on commençait
à piquer la personne qui, dans ses mouvements de recul,
venait se heurter violemment contre les pointes de la
cage. A chaque coup, s'épaississaient les ruisseaux de
sang qui tombaient." (Extrait de "La
Comtesse Bathory" par ElricWarrior) |
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MODELES DE CHAISES A CLOUS |
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LE SUPPLICE DE LA CORDE |
LES PILORIS, CARCANS ET COLLIERS retour menu
Les
piloris étaient pour simplifier des carcans fixes. Les
condamnés y étaient installés dans des postures plus ou
moins outrageantes et subissaient la vindicte de la
population. |
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MODELES DE PILORIS
L'un
des supplices Roi en matière de peines infamantes était le carcan
que les condamnés devaient porter durant une longue période et
s'exposer ainsi au public. Le port du carcan est plutôt un supplice
mineur faisant appel à l'infamie et à la moquerie.
LE
COLLIER DE JUDAS
Le condamné est conduit à pied, les deux mains liées en devant et attachés au cul de la charrette de l'exécuteur des hautes oeuvres, jusqu'à un poteau planté dans la place publique.
A à ce poteau est attachée une chaîne au bout de laquelle pend un collier de fer ayant une charnière pour l'ouvrir. On fait entrer le cou et les poignets du condamné dans ce collier qu'ensuite on ferme avec un cadenas ; quelquefois il a un écriteau devant et derrière où est écrit son délit.
Il
reste ainsi selon les termes de son jugement, plus ou moins
d'heures, voir un ou plusieurs jours. Le carcan a été aboli
par la loi du 28 avril 1832. Le
collier de Judas est un instrument de torture enserrant la
gorge du supplicié qui est hissé grâce à un jeu de poulie et
relâché brutalement sur un billot conique qui
progressivement lui broie les os du bassin ou simplement
assis sur le cône avec des poids attachés aux membres qui le
tirent vers le bas, occasionnant ainsi les mêmes dégâts... |
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LE SUPPLICE DE LA ROUE
LA ROUE
A
nous, la roue peut sembler être un dispositif ordinaire en bois
destiné à déplacer par exemple un chariot. Ce supplice a connu des
applications diverses et variées. Au Moyen-âge, la roue était un des
supplices les plus répandu qui favorisait la terreur.
Après
avoir subit la " rupture " avec la roue, le condamné ressemblait
plus à une marionnette, une sorte de monstre gluant de sang et
complètement disloqué. La mort était lente, horrible, barbare, mais
permettait souvent l'extorsion de confessions.
LACERATION ET
CREMATION |
RUPTURE
ET EXPOSITION |
Description
du supplice de la roue
par
Pierre François Muyart de Vouglans, criminaliste du XVIIIème siècle
Récit
du supplice de Mandrin, chef des contrebandiers
(supplice
subit avec un rare courage comme l'atteste ce texte de l'époque)
Il embrasse de tout son coeur
En
passant devant une Eglise
Quoi
qu'il n'eût rien que sa chemise
Il fit la génuflexion
Il
fut conduit à l'échaffaud
Que
l'on avait dressé en haut.
Que
la croix soudain on le couche
Le
bourreau n'ouvrait pas la bouche
Mais le prêtre lui dit :
"Mon
fils
"
Les
os des jambes et des bras,
Avec
ceux des reins et des cuisses.
Et
Mandrin, pendant ces supplices
Priait
bien fort l'Agneau pascal
Et
disait qu'on lui faisait mal...
Quand
il eut les membres rompus
Sur
la roue, il fut étendu.
A
la fin, par miséricorde
On lia son cou d'une corde
Pour
qu'on lui coupât le sifflet .
Peuple chrétien qui m'écoutez
Ne
faites plus la contrebande
Pleurez vos fautes qui sont grandes
Récit
du supplice de Cartouche
exécuté
le 28 novembre 1721, place de Grève à Paris
(Cartouche,
le brigand de la Régence par Gilles Henry)
LA CREMATION
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Les souverains légalisèrent la pratique du bûcher, tant elle satisfaisait les instincts cruels de leurs prêtres et de leurs peuples.
Attachés en croix et enduits de résine, ils éclairèrent à la manière des flambeaux, quelques unes des plus belles scènes de l'orgie romaine.
Nombreux furent les martyrs chrétiens qui périrent ainsi après avoir enduré au préalable toutes sortes de tortures.
L'histoire humaine est jalonnée de bûchers et d'incendies, l'homme est pareil au démon à la vue du feu. |
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Construction
d'un bûcher, mode d'emploi
On
commence par planter un poteau de sept ou huit pieds de haut, autour
duquel on laisse la place
LE CHEVALET ET L'ECARTELEMENT
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Le chevalet n'est pas d'origine médiévale, déjà à Rome Ciceron le décrit. A l'époque, l'instrument ne servait pas a faire dénoncer d'éventuesl complices mais agissait comme une véritable machine de mort.
On
ne descendait pas vivant du chevalet, d'autant qu'on
labourait au même moment les corps des condamnés avec des
crochets de fer. Il est l'instrument dont tous les bourreaux
d'Europe connurent la pratique jusqu'à la fin du XVIIIème
siècle. |
Le "Cheval" parmi les anciens, était une machine de bois, faite à la ressemblance d'un vrai cheval, et ayant deux petites roues creuses ou polies aux deux extrémités ou se trouvaient des trous pour les recevoir. Sur leurs
axes, lorsque quelqu'un devait être torturé sur
l'instrument, on plaçait des cordes et ces roues tournaient
et, par ce moyen la personne qui y était attachée était
disloquée et distendue de diverses façons. Le supplice remonte à la plus haute antiquité, les perses attachaient la victime avec des cordes entre deux arbres rapprochés, en se redressant, les branches emportaient les membres. L'écartèlement avec des chevaux est d'origine romaine et était utilisé pour les crimes de haute trahison. La durée du supplice variait avec la résistance de la victime. Contrairement a ce que l'on peut penser l'écartèlement nécessite l'intervention du bourreau à la fin pour la section des membres, soit avec un couteau ou une hache, les chevaux ne peuvent suffire à écarteler la victime... |
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Récit
du supplice de
Robert
François Damiens, victime de la Pompadour
(Voltaire,
Histoire du parlement de Paris)
Coupable
d'une tentative d'assassinat sur la personne de Louis XV, Damiens
subit l'un des supplices les plus affreux de toute notre histoire.
Damiens était décrit comme un homme robuste, simple d'esprit et
sujet à des crises d'épilepsie. Ayant voulu être le bras droit de
Dieu, il décida de blesser le roi en signe d'avertissement, son but
était de forcer Louis XV à se rapprocher de son peuple. Très vite,
il fut soumis à la torture pour lui faire avouer le nom de ses
complices.
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"Ils le menèrent dans une chambre basse qu'on
appelle le salon des Gardes. Le duc d'Ayen, capitaine des
gardes, le chancelier Lamoignon, le garde des sceaux
Machault Rouillé étaient accourus. Les gardes l'avaient
déjà dépouillé tout nu et s'étaient saisis de son couteau.
Avant que le lieutenant du grand prévôt fut arrivé,
quelques gardes du corps, dans les premiers mouvement de
colère et dans l'incertitude du danger de leur maître,
avaient tenaillé ce misérable avec des pincettes rougies
au feu et le garde des sceaux leur avait prêté la main.
" Le
roi, influencé par la Pompadour qui réclamait une vengeance
éclatante, donna l'ordre de transférer Damiens vers Paris
pour être enfermé à la conciergerie. On l'attacha durant
cinquante sept jours sur un matelas à crémaillère, tout son
être était plaqué par un jeu de courroies à ce lit infernal,
elles prenaient le corps aux épaules, enlaçaient les bras et
ne laissaient aux mains que juste la liberté nécessaire pour
porter les aliments à la bouche. Damiens
déclara : "Je n'ai pas eu l'intention de tuer le Roi ; je
l'aurai tué si j'avais voulu. Je ne l'ai fait que pour que
Dieu pût toucher le Roi et le porter à remettre toutes
choses en place et la tranquillité dans ses Etats." "Il fut condamné en un premier temps au supplice
du feu. Bras, cuisses, et gras des jambes furent brûlés au
feu de souffre, et sur les endroits tenaillés, on jeta du
plomb fondu, de l'huile bouillante et de la poix résine
brûlante. Ensuite il Tout
ce qui reste de Damiens quand il est jetté au bûcher n'est
qu'un tronc dont la poitrine se soulève et dont les lèvres
bougent... ! |
Le
supplice du pal est sans conteste d'origine orientale, les
Assyriens avaient coutume d'empaler les corps juste en
dessous du sternum, les victimes pouvaient être vues de très
loin à la façon des croix des romains ou des carthaginois.
Les turcs, les perses, les siamois pratiquèrent aussi le
supplice du pal. Extrait d'un récit rapporté par Claude Desprez "L'homme fut condamné par le conseil de guerre
français, a avoir poing brûlé puis a être empalé vif. Le
bourreau Barthelemy coucha sur le ventre Soliman, tira un
couteau de sa poche, lui fit au fondement une large
incision, en approcha le bout de son pal et l'enfonça à
coups de maillet. Puis il lia les bras et les jambes du
patient, l'éleva en l'air et fixa le pal dans un trou
préparé. Soliman vécut encore durant quatre heures, et il
eut vécu plus si durant l'absence de Barthelemy un soldat
ne lui eut donné a boire, à l'instant même il expira." |
AUTRES MODES DE TORTURES
La
lapidation : il s'agissait de punir par jet de pierres, jusqu'à ce
que mort s'ensuive. Principalement à l'honneur chez les Hébreux, en
Amérique du Nord, en Grèce et dans les pays du Soleil Levant, à
Rome, mais prenant un aspect religieux, il se propagea partout. Ce
supplice punissait les fauteurs de trouble, les déserteurs, le viol,
l'adultère, la sodomie et la bestialité.
La
noyade : soit entravé, soit lesté ou fixé, ensaché ou non, le
condamné est précipité dans l'eau, mer, lac, rivière ou marécage.
Aussi d'un navire, le cou lesté. A Rome on punissait ainsi les
parricides, les Burgondes noyaient les femmes infidèles, les Anglais
les voleuses. En Scandinavie, les condamnés étaient attachés à un
pieu sur la plage et on attendait que la marée monte... En Birmanie,
une variante, on empalait le proscrit !
L'abandon
: le criminel était exposé, au froid, à la chaleur, aux animaux
sauvages ou à l'ennemi... Ce fut le cas pour les prêtres déportés en
Guyanne par le Directoire et très souvent pour les marins, surtout
les mutins.
Précipitation
d'une hauteur : les traîtres et les criminels politiques furent
ainsi fréquemment précipités du haut d'une falaise.
L'exposition
aux bêtes : l'être humain était livré aux bêtes fauves, comme ce fut
le cas chez les Romains dans les cirques, mais aussi livrés aux
rapaces qui s'attaquaient d'abord aux yeux, puis à chaque passage
arrachaient un lambeau de chair. On cite d'autres exemples : être
enfermé dans un tonneau avec des vipères, livré aux fourmis rouges
en Guinée ou en Turquie, enterré jusqu'aux épaules, on plaçait
autour de la tête un sac rempli d'abeilles...
Plutarque
nous raconte un autre supplice : "...le criminel était
dans une barque, sur le dos, recouvert d'une autre barque
semblable, on laissait dépasser la tête et les membres. On le
nourrissait, l'y forçant en lui piquant les yeux avec une épingle.
Ensuite on le barbouillait de lait et de miel. Au bout de quelques
heures il était couvert de mouches. Au bout de plusieurs jours, il
baignait dans ses excréments qui donnèrent des vers et des
parasites qui pénétraient ses intestins et le dévoraient vivant..."
La
cuisson ou ébullition : les faux-monnayeurs ou autres contrefacteurs
étaient ligotés et jetés vivants dans l'huile ou l'eau bouillante.
Pour des raisons théologiques, en France, protestants et catholiques
procédèrent de la même manière au cours des guerres de religion.
Enfouissement
vivant : pour vol on pouvait être pendu, mais pour une femme il
était inconvenant d'être suspendue et de s'agiter, le spectacle eut
été indécent, aussi mettait au pilori avant enfouissement !
La
fusillade : peloton d'exécution ou exécution de masse, le condamné
attaché à un poteau ou non, les yeux bandés ou non, tel le Maréchal
Ney. L'officier donnait un coup de grâce dans la nuque.
La
longue traîne : condamnés attachés à la queue d'un cheval fougueux
La
masserole : les tempes étaient brisées avec un maillet en bois du
même nom
Le
garrot : il provoquait l'étranglement par suffocation ou rupture des
vertèbres
Plus
proche de nous : les chambres à gaz, la chaise électrique et les
injections de produits
MOTIFS DE CONDAMNATION A MORT
Le
duel, depuis une ordonnance de 1566 sous Charles IX, les biens étant
confisqués
Le
péculat ou vol des deniers publics par ceux qui en ont la charge,
condamnation à être pendu, confiscation des biens
L'assassinat,
même une simple tentative,
Le
meurtre avec guet-apens, les auteurs, ayant des circonstances
aggravantes sont rompus vifs,
Le
blasphème, avec une gradation dans la punition, la 1ère
fois, une amende, doublée à chaque récidive, la 5ème
fois, le carcan, la 6ème le pilori avec la luette coupée
et langue, la fois suivante, la mort !
Le
vol d'hosties, car il ne faut pas oublier que l'on s'en servait au
cours des messes noires...
Le
vol domestique entraînait la mort s'il y avait effraction, par
contre, si le bien n'était pas enfermée, la sentence était les
galères à perpétuité,
Les
voleurs de grands chemins étaient particulièrement maltraités et mis
à mort!
Le
recel de grossesse ou d'enfantement, généralement des sorcières qui
offraient les nouveaux-nés en sacrifice...
Le
rapt était puni de mort pour tous les complices,
Les
libellés diffamatoires, surtout dirigés vers le souverain sont punis
par la pendaison,
L'adultère
n'était pas toujours puni de la même manière selon qu'il s'agisse de
l'homme ou de la femme, les femmes pouvaient être rasées et
enfermées dans un couvent, parfois bastonnées et bannies, leur amant
fustigé, roué parfois mis à mort; les hommes avaient à payer une
amende, en cas de récidive, ils pouvaient être bannis après avoir
été violemment molestés. Si l'adultère concernait un domestique avec
sa maîtresse noble, c'était la galère ou la mort. A l'inverse, une
domestique et son maître noble ne craignaient pratiquement rien,
sinon que la jeune femme pouvait être livrée aux faiseuses d'anges
et succombait parfois ensuite, ou devaient quitter la région avec un
encombrant fardeau...
Le
parricide devait d'abord faire amende honorable, puis on lui coupait
le poing, ensuite il était roué vif et brûlé. Les femmes étaient
livrées aux flammes sans être rouées. Leurs biens étaient
confisqués.
Le
crime de régicide : sous peine d'être pendus et étranglés, la
famille, les parents devaient quitter le royaume, leur maison était
rasée.
Le
meurtre conjugal : la meurtrière avait le poing coupé puis elle
était brûlée, le ou les complices étaient roués; le mari était roué
vif,
La
bestialité et la sodomie, crimes contre nature étaient punis par le
feu avec les pièces du procès!
Il
y avait aussi : le port d'armes, les assemblées illicites, la
rébellion à la justice, les faux en écriture, les faux témoignages,
les banqueroutes frauduleuses, le vol dans les maisons du Roi,
l'automutilation des forçats, l'inceste, le vol de grains, l'impiété
et l'incendie volontaire.
QUELQUES ANECDOTES
Bordeaux,
14 juin 1533, arrêt du Parlement
"Aux
veillées tenues en l'église Saint-Séverin et autres, on disait
plusieurs chansons déshonnêtes,, on faisait grande dissolutions,
excès, scandales, plusieurs filles ayant été violées dont
quelques-unes sont décédées. Le parlement ordonne inhibitions et
défenses à tous les habitants de ladite paroisse de refaire ladite
veillée en l'église Saint-Amand ... " Des actes qui auraient demandé
des peines exemplaires sont restés ainsi impunis !
Geôliers,
touriers et cepiers au Moyen-Âge
"Ils
sont plus infâmes que ceux qu'ils enchaînent, ils sont grands,
ivrognes, paillards, adultères, violateurs de leurs prisonnières,
profanateurs des prisons de justice dont ils mésusent. Ils disposent
de leurs prisonniers qui sont à charge, péril et fortune de leur bon
vouloir." Criminels en puissance, ils ne seront jamais condamnés...
Abolition
du supplice de la roue
"Le
3 août 1788, à Versailles, Louis Louschart accusé de parricide doit
être roué. Bénéficiant, selon la population, de circonstances
atténuantes, il fut enlevé à son supplice dans une immense clameur
de joie. Le bourreau et ses valets risquèrent d'y laisser leurs
vies, la croix, la roue et l'échafaud furent brûlés. La foule dansa
jusqu'à la nuit, la liberté avait été rendue selon un verdict
populaire! A partir de ce jour, Louis XVI abolit définitivement le
supplice de la roue"
Suicide
interdit et sévèrement puni
(Bibliothèque
Nationale, supplément français, manuscrit 7645)
"Déclarons
le
défunt en ce 6 août 1499, coupable de s'être défait et homicidé
soi-même, s'étant donné dans la poitrine un coup d'épée dont il est
mort. Pour réparation de quoi, condamnons sa mémoire à perpétuité,
et sera le cadavre dudit défunt attaché, par l'exécuteur de Haute
Justice, au derrière d'une charrette, traîné sur une claie, la tête
en bas et la face contre terre, par les rues de la ville, jusqu'à la
place Saint-Firmin où il sera pendu par les pieds à une potence qui,
pour cet effet, sera plantée audit lieu. Et après qu'il y aura
demeuré vingt-quatre heures, sera jeté à la voirie. Déclarons tous
et chacun ses biens confisqués."
Le
mariage supplice quotidien des époux ...
(Curiosités
des Parlements de France, 1863)
En
1429, en France, les filles avaient le privilège de sauver du
supplice un criminel en l'épousant. Quelques criminels en
bénéficièrent. C'est à ce sujet qu'on aimait dire que le mariage,
supplice quotidien des époux, n'était pas moins terrible que la
peine de mort ...
Procès
d'une truie le 10 janvier 1457
(Bibliothèque
Nationale, fonds latin, manuscrit 9072)
"Ce
jour, une truie et ses six cochons, qui sont présentement
emprisonnés, ont été pris en flagrant délit de meurtre et d'homicide
sur la personne de Jeahan Martin. Nous, Nicolas Quareillan, juge,
avons dit, procédé et donné notre sentence définitive en la matière
suivante : Disons et prononçons la truie être confisquée pour être
mise en justice et au dernier supplice, et être pendue par les pieds
de derrière à un arbre. Au regard des cochons de ladite truie, il
n'appert aucunement qu'ils aient mangé dudit Jehann Martin, encore
qu'ils aient été trouvés ensanglantés. Leur cause est donc remise
aux autres jours. En exécution de ladite sentence, la truie, menée
en charrette, sera pendue par les pieds de derrière comme il a été
annoncé, par Estienne Poinceon, maître de Haute Justice demeurant à
Châlons sur Saône. "
LES MASSACRES REVOLUTIONNAIRES
Passage
de l'histoire bien souvent cité rapidement entre deux événements
importants, les massacres révolutionnaires suscitent bien des
questions !
Quelles
furent les causes des massacres de septembre ? En premier lieu,
l'émotion causée par la capitulation de Verdun, car le 2 septembre
1792, la population royaliste accueillait les Prussiens avec des
fleurs. En second, le discours de Danton à l'assemblée législative
dénonçant les traîtres. On peut également citer les agissements de
Marat qui poussait à l'action les tribunaux improvisés. A Paris, les
arrestations se multipliaient : prêtres réfractaires, nobles et
anciens ministres se voyaient entassés dans des prisons improvisées
ou des couvents en attendant les simulacres de procès qui devaient
soit les acquitter soit le plus souvent les mener à la guillotine.
L'annonce de la chute de Verdun, qui ouvrait la porte de Paris,
entraîna alors le massacres de 1395 prisonniers qui furent égorgés
dans les prisons de Paris du 2 au 6 septembre dont 223 prêtres. Une
circulaire de la commune de Paris, envoyée aux municipalités de
province, déclencha les même massacres dans les prisons sur tout le
territoire ! Le 20 septembre fut créé la carte Civique, obligatoire,
aussi appelée certificat de civisme et devant être présentée à
chaque réquisition, accompagnée dans certains cas d'un certificat de
non-suspicion et d'un certificat de non-émigration. Il est difficile
d'établir un bilan des victimes sous la Terreur, beaucoup d'archives
de la révolution ayant été détruites vers 1913 par des historiens
anti-monarchistes. Certains chiffres on tout de même été donné, on
parle de 260000 morts, bien que certains chiffres parlent de 520000
à 650000 morts sur l'ensemble du territoire.
Voici
quelques exemples de chiffres d'exécutions à Paris et dans tout le
reste du pays :
A
Paris on compte du 21 janvier 1793 au 8 juin 1795, 2795 guillotinés,
dont 1376 entre le 10 juin et le 28 juillet 1794.
En
province, on estime le nombre d'exécutés dans l'ensemble, à 42000
guillotinés dont 17000 à la suite d'un procès, certains exécutés
l'ont été par fusillade, le rendement de la guillotine n'étant pas
suffisant ! On compte environs 25000 exécutions par simple décision
administrative pour ces quelques motifs : hors-la-loi, rebelles,
émigrés ou déportés rentrés clandestinement !
Pendant
la dictature de la commune par ordre du tribunal criminel il y eut
également des exécutions hors guillotines :
Armes
blanches et massues : à Paris, 1395 morts dont 420 ne purent être
identifiés (cadavres mutilés ou brûlés)
Canonnade
: 1876 exécutions du 4 au 27 décembre 1793, canons chargés de
mitraille
Fusillades
: près de 2000 exécutions
Noyades
: 4800 noyés à Nantes du 3 novembre au 31 décembre 1793 dont 2000 la
seule semaine de Noël, le 23 décembre étant la journée la plus noire
puisque 800 personnes furent exécutées. Puis en juillet 1794, à la
fin de la mission de Carrier 10000 exécutions.
Les Révolutionnaires, après s'être attaqués aux vivants, s'en prirent aux morts. En 1794, alors que madame de Maintenon repose en paix depuis 1719, des sans-culottes découvrent une dalle gravée à son nom, ils ne purent résister à l'envie de profaner cette sépulture. Ils éventrèrent le cercueil, et découvrirent un corps parfaitement conservé; ils passèrent une corde autour du cadavre, et le traînèrent dans la cour de l'institution de Saint-Cyr en manifestant leur joie par de grands éclats de rire!
Trois mois auparavant, d'autres actes de Barbaries avaient ébranlé les âmes des quelques nobles restés en France et en vie : Le 16 Octobre 1793, la basilique de Saint Denis fondée par Dagobert en 626, et qui recueillait les dépouilles royales des trois dynasties confondues : les Capétiens directs, les Capétiens Valois et les Capétiens Bourbons, avait été saccagée et profanée.
Au
moment où Marie Antoinette vivait ses dernières heures, les sans
culottes sortaient de la basilique le corps de Louis XIV, dont on
pouvait encore distinguer les traits autoritaires, et l'ensemble des
dépouilles
C'est
ainsi que vous pourrez admirer les coeurs de Anne et Marie-Thérèse
d'Autriche, la grande mademoiselle, du frère du roi, du duc et de la
duchesse de Bourgogne, et du régent Philippe d'Orléans, sur une
toile qui se trouve actuellement à Strasbourg et qui s'intitule:
"Intérieur d'une cuisine"... témoin impressionnant d'une époque des
plus troublées et sanglante de l'histoire de France.
LA GUILLOTINE ET LES GUILLOTINES
|
Contrairement
à la légende, la guillotine ne fut pas inventée par le
docteur Guillotin, ce dernier se contenta seulement de
perfectionner un système existant pour abréger les
souffrances des condamnés. Une série de gravures signées
Perez, Bonasini datant des années 1550 montrent déjà
l'ancêtre de la guillotine. En 1632, le maréchal Henri II de
Montmorencey fut décapité à l'aide d'une machine que messire
Jacques de Chastenet décrivait ainsi : " Dans ce pays là, on se sert d'une doloire qui est entre deux morceaux de bois et quand on a la tête posée sur le bloc, quelqu'un tire la corde et cela descend et sépare la tête du corps."
La
guillotine fut l'oeuvre de trois hommes, le docteur
Guillotin son philanthrope, le docteur Louis qui l'a mise au
point et enfin Tobias Schmidt, fabriquant de pianos qui sut
la construire. Ce fut Louis XVI qui en examinant le
mécanisme proposa la forme triangulaire de la lame. Il dit : "
Ne vaudrait-il pas mieux que le fer reçut une forme
triangulaire afin qu'en tombant, le triangle coupât de biais
comme la scie ? " Que
se serait-il passé, si le bon docteur Guillotin n'avait pas
inventé une machine à couper les cous rapidement, et avec un
minimum de souffrances? Peut-être, devant l'horreur des
exécution, le nombre des décapitations, aux heures tragiques
de la Révolution aurait-il été moindre? |
Mais
comment fonctionne la guillotine ? Le bourreau pousse brusquement le
condamné contre la planche appelée "bascule" qui tourne en avant
d'un quart de cercle et s'immobilise en position horizontale, la
face du condamné regardant le sol, sa gorge s'appuyant sur la partie
inférieure de la "lunette" entaillée en demi-cercle. La partie
supérieure de la lunette, tombe immédiatement sur la nuque,
immobilisant le cou. Le couteau de la guillotine. Qui pèse environ
50 kg, est alors libéré et tombe en chute libre. Le condamné doit
ressentir, d'après le docteur Guillotin, "tout au plus, l'impression
d'un souffle frais dans la nuque".
Pour
un bourreau habile, toutes ces opérations doivent durer 40 secondes.
Après
avoir effectué un test sur un cadavre, le 14 septembre 1792, le
nommé Jacques Pelletier, condamné pour vols inaugurait la machine.
Le public en fut extrêmement déçu, cela allait bien trop vite,
regrettant les pendaisons qui duraient bien plus longtemps selon
l'humeur du bourreau qui s'amusait à descendre ou à faire remonter
plusieurs fois le condamné.
.
La
chronique de Paris rendit compte de l'impression produite par les
Parisiens :
"
Le peuple n'était point satisfait, il n'avait rien vu ! La chose
était trop rapide, il se dispersa, désappointé, chantant, pour se
consoler de sa déception, un couplet d'à propos :Rendez-moi ma
potence de bois. Rendez-moi ma potence "
Du
6 avril 1793 au 29 juillet 1795, 2831 têtes tombèrent !
L’ANCÊTRE DE LA GUILLOTINE ( 188 avt JC ) |
"LA VEUVE" MODERNE |
LISTE
DES GUILLOTINES
BAS-RHIN
ADAM
Vincent, domicilié à Huffendorf, canton d'Haguenau, département du
Bas-Rhin, condamné à mort comme contre-révolutionnaire par le
tribunal criminel du dit département le 19 septembre 1793
ALTEMBERGER
Jean, cordonnier, domicilié à Assveiller, canton de Weissembourg,
département du Bas-Rhin, condamné à mort comme fournisseur infidèle,
le 1er Nivôse an 2, par la commission révolutionnaire aux armées du
Rhin et de la Moselle.
ANDRE
Philippe, meunier domicilié à Ernolsheim, canton de Strasbourg,
département du Bas-Rhin, condamné à mort comme distributeur de faux
assignats, le 11 Messidor an 2, par le tribunal criminel du
département du Bas-Rhin
AUSEL
François Matthieu, charron, domicilié à Sainbach, canton de Benfeld,
département du Bas-Rhin, condamné à mort comme
contre-révolutionnaire, le 12 frimaire an 2, par la commission
révolutionnaire séante à
BADEMER
Marc, domicilié à Geispolsheim, canton de Strasbourg, département du
Bas-Rhin, condamné à mort comme corrupteur d'opinion publique, le 15
brumaire an 2, par la commission révolutionnaire de Strasbourg.
DAURE
Antoine, capitaine au 77e régiment, domicilié à Molsheim,
département du Bas-Rhin, condamné à mort comme traître à la Patrie,
le 8 frimaire an 2, par le tribunal criminel du département de la
Charente Inférieure.
EDELMANN
F., âgé de 45 ans, musicien, né à Strasbourg, département du
Bas-Rhin, condamnée à mort le 29 messidor an 2, par le tribunal
révolutionnaire de Paris, comme conspirateur
EDELMANN
L., âgé de 30 ans, né et domicilié à Strasbourg, département du
Bas-Rhin, fabricant d'instruments condamné à mort le 29 messidor an
2, par le tribunal révolutionnaire de Paris, comme conspirateur
EHRMAN
Louis, receveur du ci-devant prince de Hess-d'Arldtat, domicilié à
Bourwillier, département du Bas-Rhin, condamné à mort le 26 brumaire
an 2, par la commission militaire séante à Haguenau, comme
conspirateur.
ELLENBERGER
En. Christ, ci-devant receveur du prince d'Armstat, et depuis 18
mois de la République, domicilié à Verosten, département du
Bas-Rhin, condamné à mort le 1er ventôse an 2, par la commission
militaire près armée du Rhin et Moselle, comme
contre-révolutionnaire.
EPHIN
Joseph, hussard de Chamboran et déserteur, domicilié à Pertau,
département du Bas-Rhin, condamné à mort le 26 germinal an 2, par la
commission militaire de l'armée du Nord, comme
contre-révolutionnaire.
ESCHLANER
Jacques, procureur de la commune, domicilié à Littenheim,
département du Bas-Rhin, condamné à mort le 9 8bre 1793, par le
tribunal criminel dudit département comme chef d'attroupement.
EUCEL
Gabriel, vigneron, domicilié à scherveiler, département du Bas-Rhin,
condamné à mort comme contre-révolutionnaire, le 23 frimaire an 2,
par la commission révolutionnaire de Schelestat.
FAJARS
Jean Baptiste, écuyer calvacadour du ci-devant cardinal de Rohan,
âgé de 56 ans, natif de Strasbourg, département du Bas-Rhin,
domicilié à Paris, département de la Seine, condamné à la
déportation, le 16 ventôse an 2, par le tribunal révolutionnaire
séant à Paris, pour avoir tenu des propos inciviques et
contre-révolutionnaires, tendants à avilir la représentation
nationale et les autorités constitués.
FATLLER
Xavier, cultivateur, domicilié à Oberschaeffolsheim, département du
Bas-Rhin, condamné à mort le 4 frimaire an 2, par la commission
révolutionnaire séante à Strasbourg, comme contre-révolutionnaire.
FEIT
Antoine, forestier, domicilié à Berhardswiller, département du
Bas-Rhin, condamné à mort le 13 frimaire an 2, par la commission
révolutionnaire séante à Schelestat, comme fanatique
contre-révolutionnaire.
FISCHER
Jean Jacques, ministre protestant, domicilié à Dorlishein,
département du Bas-Rhin, condamné à mort le 4 frimaire an 2, par la
commission révolutionnaire séante à Strasbourg, comme
contre-révolutionnaire.
GALL
André, vigneron, domicilié à Scherveiller, département du Bas-Rhin,
condamné à mort le 23 frimaire an 2, par la commission
révolutionnaire séante à Schélestat, comme contre-révolutionnaire.
GARNY
Joseph, domicilié à Hussendorff, département du Bas-Rhin, condamné à
mort le 17 7bre 1793, par le tribunal criminel dudit département
comme contre-révolutionnaire.
HAFFENUS
François, domicilié à Gressweiller, département du Bas-Rhin,
condamné à mort par contumace, le 30 août 1793, par le tribunal
criminel dudit département, comme chef d'attroupement.
HEIDENRECH
Jean Guillaume, négociant, âgé de 54 ans, né et domicilié à
Weissembourg, département du Bas-Rhin, condamné à mort, le 14
messidor an 2, par le tribunal révolutionnaire séant à Paris, comme
contre-révolutionnaire, et pour avoir accepté une fonction publique
après l'entrée des troupes du roi de Prusse.
HEITZ
André, maire suspendu d'Ernoslsheim, domicilié à Ernolsheim,
département du Bas-Rhin, condamné à mort, le 27 brumaire an 2, par
la commission révolutionnaire séante à Strasbourg, comme
contre-révolutionnaire.
HEITZ
André, domicilié à Gespolshein, département du Bas-Rhin, condamné à
mort, le 15 brumaire an 2, par la commission révolutionnaire séante
à Strasbourg, comme conspirateur.
HELFFER
Antoine, domicilié à Meistratzheim, département du Bas-Rhin,
condamné à mort, le 22 octobre 1793, par la commission
révolutionnaire séante à Strasbourg, comme complice d'émeute.
HELL
François, âgé de 63 ans, né à Kirsenheim, département du Bas-Rhin,
ci-devant procureur général des états d'Alsace, ex constituant,
chevalier de l'empire romain, ancien grand bailly de Landser, syndic
de la noblesse, administrateur du département de la Seine, condamné
à mort le 3 floréal an 2, par le tribunal révolutionnaire séant à
Paris, comme contre-révolutionnaire.
HENRY
Pierre, âgé de 66 ans, greffier du tribunal du district de
Neuf-Savardin, né à Sargemine, département de la Moselle, domicilié
à Boukenoire département du Bas-Rhin, condamné à mort, le 26 floréal
an 2, par le tribunal révolutionnaire de Paris, comme conspirateur.
HESSEL
Joseph, forestier, domicilié à Epsig, département du Bas-Rhin,
condamné à mort, le 21 frimaire an 2, par la commission
révolutionnaire du département.
HOBRICH
ou HOLLERICH Pierre, horloger, âgé de 57 ans, né et domicilié à
Weissembourg, département du Bas-Rhin, condamné à mort, le 14
messidor an 2, par le tribunal révolutionnaire de Paris, pour avoir
accepté une fonction publique après l'entrée du roi de Prusse.
KAUFFMANN
Laurent, domicilié à Hattenheim, département du bas-Rhin, condamné à
mort, comme contre-révolutionnaire, le 17 septembre 1793, par le
tribunal criminel dudit département.
KELLER
Sébastien, domicilié à Ammerswirk, département du Haut-Rhin,
condamné à la déportation, le 4 septembre 1793, par le tribunal
criminel dudit département.
KEPPLER
F. âgé de 77 ans, syndic de l'abbaye d'Andelau, né à Hekenhene,
condamné à mort, comme conspirateur 29 messidor an 2, par le
tribunal révolutionnaire de Paris.
KESSLER
Michel laboureur, domicilié à Gresweiller, département du Bas-Rhin,
condamné à mort comme contre-révolutionnaire, le 7 frimaire an 2,
par la commission révolutionnaire dudit département.
KRAUT
Jean Jacques, maire suspendu d'Ernolsheim, domicilié à Ernolsheim,
département du Bas-Rhin, condamné à mort comme corrupteur de
l'esprit public, le 27 brumaire an 2, par la commission
révolutionnaire de Strasbourg.
KUHN
Louis, juge de paix, domicilié à Epfig, département du Bas-Rhin,
condamné à mort comme contre-révolutionnaire le 21 frimaire an 2,
par la commission révolution séante à Epfig.
KUNTZ
Salomé, veuve, domiciliée à Mittelbergheim, département du Bas-Rhin,
condamnée à mort comme conspiratrice, le 15 frimaire an 2, par la
commission révolutionnaire séant à Barr.
KUNTZ
Thérèse, domiciliée à Mittelbergheim, département du Bas-Rhin,
condamnée à mort comme conspirateur le 15 frimaire an 2, par la
commission révolutionnaire séante à Barr.
MARTZ
Marie Nicaise, laveuse, domiciliée à Strasbourg département du
Bas-Rhin, condamnée à mort le 14 prairial an 2, par le tribunal
criminel dudit département, comme receleuse de prêtres réfractaires.
MARTZ
Catherine, laveuse, domiciliée à Strasbourg département du Bas-Rhin,
condamnée à mort le 14 prairial an 2, par le tribunal criminel dudit
département, comme receleuse de prêtres réfractaires.
NUSS
Jacques François, maire destitué, domicilié à Gelpolsheim,
département du Bas-Rhin, condamné à mort, comme
contre-révolutionnaire, le 15 brumaire an 2, par la commission
révolutionnaire de Strasbourg.
NUSS
Michel, domicilié à Gelpolsheim, département du Bas-Rhin, condamné à
mort comme contre-révolutionnaire, le 15 brumaire an 2, par la
commission révolutionnaire de Strasbourg.
OLERY
Mathurin, domicilié à Schelestat, département du Bas-Rhin, condamné
à mort comme brigand de la Vendée, le 17 nivôse an 2, par la
commission militaire de Nantes, département de la Loire Inférieure.
OLLERY
Pierre, âgé de 57 ans, horloger, né et domicilié à Weissembourg,
département du Bas-Rhin, condamné à mort le 14 messidor an 2, par le
tribunal révolutionnaire de Paris, comme contre-révolutionnaire, en
servant la cause des rois coalisés contre la République, par
l'acception de fonctions publiques auxquelles il avait été promu par
leurs agents.
PALTY
François, soldat au 6ème régiment d'infanterie légère, domicilié à
Strasbourg, département du Bas-Rhin, condamné à mort comme émigré,
le 2 brumaire an 3, par la commission militaire de Strasbourg.
QUELIN
Marguerite, domiciliée à Delle, département du Haut-Rhin, condamné à
la déportation le 25 vendémiaire an 2, par le tribunal criminel
dudit département.
RAU
Jean Michel, domicilié à Geispolsheim, département du Bas-Rhin,
condamné à mort, comme contre-révolutionnaire, le 15 brumaire an 2,
par la commission militaire de Strasbourg.
RAUSCH
Geoffroy Henri, conseiller aulique et receveur du prince de
Hesse-Darmstat, domicilié à Strasbourg, département du Bas-Rhin,
condamné à mort, comme conspirateur, le 16 brumaire an 2, par la
commission militaire de Strasbourg.
SCHENEIDER
Euloge, prêtre allemand, vicaire épiscopal, commissaire civil é
l'armée, accusateur publique du tribunal criminel du département du
Bas-Rhin, âgé de 37 ans, natif de Vipefeld, domicilié à Strasbourg,
département
du Bas-Rhin, condamné à mort le 12 germinal an 2, par le tribunal
révolutionnaire de Paris, comme convaincu d'avoir, par des vexation,
et concussions immorales et cruelles envers les citoyens, par l'abus
le plus révoltant et la plus sanguinaire du nom et des pouvoirs
d'une commission révolutionnaire opprimé, volé, assassiné, ravi
l'honneur, la fortune et la tranquillité des familles paisibles.
SCHLEGEL
Joseph, domicilié à Illerweiler, département du Bas-Rhin, condamné à
mort comme contre-révolutionnaire le 21 frimaire an 2, par la
commission militaire de Nantes.
SCHMINDER
Antoine, juge de paix, domicilié à Wisserheim, département du
Bas-Rhin, condamné à mort comme contre-révolutionnaire contumace, le
9 Septembre 1793, par le tribunal criminel dudit département.
SCHWAB
Antoine, domicilié à Brumatt, département du Bas-Rhin, condamné à
mort comme traître, le 7 nivôse an 2, par le tribunal, criminel
dudit département.
SCINDELER
Laurent, cultivateur, domicilié à Oberschaesfolsheim, département du
Bas-Rhin, condamné à mort comme contre-révolutionnaire le 4 frimaire
an 2, par la commission révolutionnaire de Strasbourg.
ULMER
Catherine (dite Poerson) femme Pseiffer, domiciliée à Illkirck,
département du Bas-Rhin, condamnée à mort comme
contre-révolutionnaire, le 19 brumaire an 2, par le tribunal
criminel du dit département.
VELTEN
Thibault, laboureur, domicilié à Reingeldorff, département du
Bas-Rhin, condamné à la déportation jusqu'à la paix, le 8 octobre
1793, par le tribunal criminel dudit département, comme ayant frappé
un officié municipal en fonction.
VELTEN
Joseph, laboureur, domicilié à Reingedorff, département du Bas-Rhin,
condamné à être déporté jusqu'à la paix, le 8 octobre 1793, par le
tribunal criminel dudit département comme ayant frappé un officier
municipal en fonction.
VELTER
Jean, laboureur, domicilié à Reingedorff, département du Bas-Rhin,
condamné à mort comme instigateur d'émeutes, le 8 octobre 1793, par
le tribunal criminel dudit département.
VENDLING
Chrétien, domicilié à Strasbourg, département du Bas-Rhin, condamné
à mort comme émigré, le 2 brumaire an 3, par le commission militaire
de Strasbourg.
VESTERMANN
François Joseph, général de la brigade, natif de Molsen, département
du Bas-Rhin, âgé de 40 ans, domicilié à Paris, département de la
Seine, condamné à mort le 16 germinal an 2, par le tribunal
révolutionnaire de Paris, comme convaincu d'avoir trempé dans une
conspiration tendante à détruire la représentation nationale et le
gouvernement républicain.
WEBERT
Michel, libraire, âgé de 25 ans, natif de Savernes, département du
Bas-Rhin, domicilié à Paris département de la Seine, condamné à mort
le 1er Floréal an 2, par le tribunal révolutionnaire de Paris, comme
ayant distribué et vendu des estampes et autres ouvrages
contre-révolutionnaire.
WEINMARING
Jean Philippe, commis banquier, âgé de 40 ans, né à Malchem
département du Bas-Rhin, domicilié à Paris département de la Seine,
condamné à mort le 14 floréal an 2, par le tribunal révolutionnaire
séante à Paris, comme complice de Tassin et agent de la conspiration
de Capet, au 10 août 1792.
WENDELINWACK,
cabaretier, domicilié à Zell, département du Bas-Rhin, condamné à
mort, le 21 frimaire an 2, par la commission révolutionnaire séante
à Epfig, comme receleur de prêtres, et contumace.
WERNY
Pierre, maréchal des logis au 2e régiment de cavalerie, domicilié à
Strasbourg, département du Bas-Rhin, condamné à mort comme
concussionnaire, le 2 frimaire en 2, par le tribunal révolutionnaire
séante à Strasbourg
WINTERBERGER
Martin, domicilié à Gresweiller département du Bas-Rhin, condamné à
mort par contumace, le 30 août 1793, par le tribunal militaire du
dit départ, comme instigateur d'émeutes contre-révolutionnaires
WOLBERT
henri Pierre Joseph, ex vicaire, domicilié à Strasbourg département
du Bas-Rhin, condamné à Mort comme réfractaire à la loi, le 14
prairial an 2, par le tribunal criminel du dit département.
WOLBERT
Laurent, cultivateur, domicilié à Obershaeffolsheim, département du
Bas-Rhin, condamné à mort comme contre-révolutionnaire le 4 frimaire
an 2, par la commission révolutionnaire séante à Strasbourg.
WOLFFGANG-FRINDEL,
domicilié à Maistratzheim, département du Bas-Rhin, condamné à mort
comme contre-révolutionnaire le 22 Octobre 1793, par la commission
révolutionnaire séante à Strasbourg.
YUNG
G., cordonnier, âgé de 33 ans, né à Strasbourg, département du
Bas-Rhin, condamné à mort le 29 messidor an 2, par le tribunal
révolutionnaire séant à Paris, comme chef de la fraction Shoëder.
ZIMMERMANN
Jérémie, marchand de chandelles, domicilié à Strasbourg département
du Bas-Rhin condamné à mort le 8 brumaire an 2, par la commission
révolutionnaire séante à Strasbourg, comme ayant vendu au dessus de
la taxe.
ZUEMSTEIM
Jacques, journalier, domicilié à Hegenheim, département du
Haut-Rhin, condamné à mort le 2 florial an 2, par le tribunal
criminel du dit département, comme distributeur de faux assignats.
HAUT-RHIN
BAFFRAY
Michel, garçon cloutier, domicilié à Munster, canton de Colmar,
département du Haut-Rhin, condamné à mort comme
contre-révolutionnaire, par le tribunal criminel du département du
Haut-Rhin.
BARONECK
Nicolas, criblier, domicilié à Mittelmuespach, canton d'Altkirck,
département du Haut-Rhin, condamné à la déportation, le 15 frimaire
an 2, par le tribunal criminel du département du Haut-Rhin.
ECKERT
Catherine, domiciliée à Orschoirs, département du Haut-Rhin,
condamnée à la déportation, le 9 brumaire an 2, par le tribunal
criminel dudit département.
HEIMGARTNER
Elizabeth, domiciliée à Oricgvir, département du Haut-Rhin,
condamnée à la déportation le 9 brumaire an 2, par le tribunal
criminel dudit département.
KESTLER
Magdeleine, cuisinière, domicilié à Nidermorschwir, département du
Haut-Rhin, condamné à mort comme contre-révolutionnaire, le 22
brumaire an 2, par le tribunal criminel dudit département.
SCHANEMBOURG
François, chef de légion, domicilié à Colmar, département du
Haut-Rhin, condamné à mort comme contre-révolutionnaire, contumace,
le 5 frimaire an 2, par le tribunal révolutionnaire du 2ème
arrondissement de l'armée du Rhin.
VASSEUR
François Alexis, graveur, domicilié à Colmar, département du
Haut-Rhin, condamné à mort le 11 prairial an 2, par le tribunal
criminel dudit département comme espion, et distributeur de faux
assignats.
VEIBELL
Jacques, domicilié à Vettville, département du Haut-Rhin, condamné à
mort comme émigré, le 16 prairial an 2, par le tribunal criminel
dudit département.
VENDLING
Ignace, laboueur, domiclier à Grémar, département du Haut-Rhin,
condamné à mort comme contre-révolutionnaire, le 14 frimaire an 2,
par le tribunal criminel didut département.
VOSGES
ANTOINE
Nicolas, ex-curé de Dompaire, y demeurant, canton de Mirecourt,
département des Vosges, condamné à mort comme réfractaire le 24
Germinal an 2, par le tribunal criminel du dit département.
ARNOULD
Joseph, (dit la Tempête), âgé de 28 ans, né à Hupsi, département des
Vosges, soldat au 1er bataillon du 18ème régiment, ci-devant,
compagnon menuisier à Mericourt, condamné à mort le 29 ventose an 2,
par le tribunal révolutionnaire, de Paris, comme convaincu d'avoir
tenu des propos tendants à ébranler la fidélité des soldats envers
la république, et au rétablissement de la royauté.
BARTHELEMY
Nicolas François, âgé de 41 ans, ex curé domicilié à Sessouges,
canton de Darney, département des Vosges, condamné à mort comme
contre-révolutionnaire, le 24 vendémiaire an 2, par le tribunal
révolutionnaire de Paris.
CANEL
Joseph, perruquier, âgé de 38 ans, né à Syraucourt, département des
Vosges, domicilié à Paris, département de la Seine, condamné à mort
le 5 ventôse an 2, par le tribunal révolutionnaire de Paris, pour
avoir tenu publiquement des propos contre-révolutionnaires
HADOL
François Maximilien, ancien curé de Genicourt, domicilié à
Genicourt, département des Vosges, condamné à mort le 2 messidor an
2, tribunal criminel du département de la Meurthe, comme réfractaire
à la loi.
LABRUDE
Benoît, instituteur, âgé de 33 ans, né à Châtillon, département des
Vosges, domicilié à Lyon, département du Rhône, condamné à mort, le
27 frimaire an 2, par la commission révolutionnaire de Lyon, comme
contre-révolutionnaire.
LALLEMAND
F. âgé de 23 ans, né à Ligny, département des Vosges, condamné à
mort le 2 thermidor an 2, par le tribunal révolutionnaire de Paris
comme conspirateur.
MARÉCHAL
Nicolas Antoine, domicilié à Chatel-sur-Moselle, département des
Vosges, condamné à mort comme émigré, le 18 floréal an 2, par le
tribunal militaire du 1er arrondissement de l'armée des
Pyrénées-Occidantales.
NICOLAS
Léopold, imprimeur, juré du tribunal révolutionnaire de Paris,
membre de la commune, âgé de 35 ans, né à Méricourt, département des
Vosges, domicilié à Paris, département de la Seine, mis hors la loi
par décret de la convention nationale du 10 thermidor an 2, comme
traître a la patrie exécuté le 12.
NOEL
Jean
Baptiste, homme de loi, âgé de 65 ans et quelque mois, né et
domicilié à Aimeront, département des Vosges, député à la convention
nationale par ledit département, condamné à mort, le 18 frimaire an
2, par le tribunal révolutionnaire de Paris, comme complice d'une
conspiration contre l'unité et l'indivisibilité de la république ,
et de la fraction de Brissot, Vergniaud et autre, et par suite des
malheureuses journées des 31 mai, 1 et 2 juin.
RACLOT
Jean Baptiste, ex curé de Thuvet, domicilié à Montigny, département
de la Haute Marne, condamné à mort, comme émigré le 20 pluviôse an
2, par le tribunal criminel du département des Vosges.
SAUGEON
Jean, âgé de 53 ans, né à Besançon, département du Doubs, homme de
loi, se disant cultivateur, domicilié à Rhuillière, département des
Vosges, condamné à mort le 7 thermidor an 2, par le tribunal
révolutionnaire de Paris, comme conspirateur et ayant dit que la
République n'était pas bonne, qu'il fallait un roi.
VALLOUR
Marie Isidore, capitaine au régiment des chasseurs des Vosges,
domicilié à Morin-la-Montagne, département du Pas-de-Calais,
condamné à mort comme émigré, le 19 messidor an 2, par le tribunal
militaire de l'armée du Nord.
FRANCISCO DE GOYA Y LUCIENTES
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DECAPÏTATIONS, DECOLLATIONS
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EMPALLEMENT
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SECTIONNEMENT, EVENTRATION
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PENDAISON MAINS LIBRES
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GARROT A VIS
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GARROT EXPOSITION
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La
ceinture
de chasteté est généralement attachée à l’époque médiévale, ce qui
en soit est incertain et relève plus de la tradition populaire. Au
XIIème siècle, il est fait allusion à une ceinture posée sur le
corps nu d’une femme, dans un poème de Marie de France, poétesse.
|
Une amante fait un noeud dans le bas de la chemise de son amoureux et ce dernier noue une ceinture autour de la taille de sa belle comme symbole de leur serment de fidélité et ils se donnent le droit d'aimer celui ou celle qui sera capable de défaire la ceinture ou la chemise sans couper ou briser le dit lien. Chacun est
certain que personne ne pourra le défaire sans l'aide de
ciseaux ou de couteau à part eux et c'est comme cela qu'ils
pourront se reconnaître. Nous avons donc dans cette histoire
l'élément propice pour faire croire à une ceinture entravant
les relations sexuelles, alors qu'il ne semble avoir rien de
tel. Ceci ne semble avant tout qu’être un symbole de
promesse de fidélité entre les deux amants … Cette histoire est sans doute le lien entre la ceinture et les Croisades. L’histoire de Marie de France étant d’un siècle ou il y eut de telles expéditions. Ensuite c’est Guillaume de Machaut au XIVème siècle qui donne un même exemple de ceinture de chasteté symbolique dans son « Livre du Voir-Dit ». Puis dans un manuscrit daté de 1405 et traitant d’art militaire, écrit par Kyeser von Eichstad, le Bellifortis, nous y voyons une illustration d’une ceinture métallique servant effectivement à empêcher toute relation sexuelle. Mais il semble plutôt que cet outil était porté, par les femmes de Florence en Italie, comme élément dissuasif contre un éventuel attaquant, soit en guerre ou en voyage. La légende de l’illustration va comme suit : « Florentinarium hoc bracile dominarium, ferreum et durum, ab antea sic reseratum. » Soit, traduit très librement : braies de fer dur florentines qui se ferment ! |
L'historienne-médiéviste Régine Pernoud atteste que la ceinture de chasteté médiévale est une symbolique. Nous savons que les religieux moines et moniales font trois voeux lors de leur entrée: obéissance, pauvreté et chasteté. Ce dernier symbolisé par la ceinture d'étoffe porté par le novice sur ses vêtements. Encore aujourd'hui la ceinture représente, en l'habit du prêtre, la chasteté et la pureté. Au Moyen âge on situait la fabrication des semences sexuelles vis à vis des reins. Cette affirmation incitait donc les religieux à ne pas dormir sur le dos et à porter une ceinture sur leur chemise de nuit. Ce cordon avait deux fonctions. Entraver la fabrication de semence et retenir la chemise sur le corps. Notons aussi les quelques usages poétiques de la métaphore sur la ceinture de chasteté symbolisant la pureté et la chasteté. Donc cette ceinture symbolique aurait inspiré, au fil du temps, des gens à en fabriquer. Il est aussi intéressant de noter les travaux des historiens Felicity Riddy et James Brundage contestant l'existence et l'utilisation de cette ceinture au Moyen âge. |
|
A la Renaissance, la ceinture de chasteté revêt un symbolisme différent. Pierre de Bourdeilles abbé de Brantôme (1540-1614) dans son livre intitulé Les Vies des Dames Galantes nous donne l’histoire de l’arrivée des ceintures de chasteté en France. Il nous explique que du temps du roi Henri (probablement Henri II roi de 1547à 1559), il y eut un marchand qui apporta de ces ceintures à la foire de Saint-Germain. Quelques maris jaloux en achetèrent et leurs femmes se firent faire des doubles de clés. Mais bien vite tous les gens honnêtes firent jeter les ceintures non-vendues et menacèrent le fabricant de mort s’il revenait avec ses ceintures. Rabelais semble aussi en faire mention dans son œuvre de 1532 intitulée Horribles et Épouvantables Faits et Prouesses du très renommé Pantagruel. Encore est-il que l’usage de cette ceinture semble faire partie des horribles faits de Pantagruel ... Nous avons aussi le squelette féminin trouvé par A.M. Pachinger, qui porte une ceinture métallique à son entre-jambe, servant indéniablement à empêcher les relations sexuelles. Cette femme aurait été enterrée entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle. |
Mais comment s’utilise la ceinture de chasteté ? Si l'on se fie à ceux qui croient à son existence avec plus de sérieux et moins de mauvaise foi, il en résulte un objet non pas maniaque, mais utile. En effet cette ceinture aurait servit à protéger les femmes du viol, soit en cas d'urgence lors d'une prise de siège (en guerre) ou en voyage. La femme s'en serait servit elle-même pour sa sécurité et elle n'aurait porté qu'un court laps de temps cet excellent moyen dissuasif. Ne nions pas non plus la possibilité de l'existence de maris ou de père paranoïaque qui auraient pu l'utiliser de façon abusive et irrespectueuse qui n'aurait pas manqué de blesser la femme et de l'infecter. Il est cependant possible de trouver au XIXème et XXème siècle des cas médicaux ou de sentence juridique qui traitent d’hommes ayant fabriqués des ceintures pour y enfermer leur femme ou leur maîtresse ! |
|
|
L’imagination humaine est sans limite. On peut en effet se demander s’il est possible de dater qui fût le premier à avoir l’idée de ceinturer une femme pour lui empêcher toute relation sexuelle. Ou encore quelle femme à eut l’idée de se protéger du viol de la sorte. Les chevaliers du Moyen âge auraient mis à leurs épouses des ceintures de chasteté et elles seraient restées ainsi prisonnières pour des mois voire des années ?... Et puis dire que l’on a mis sa ceinture de chasteté c’est peut-être qu’une image pour expliquer que l’on est en état d’abstinence. De même qu’être entouré d’une ceinture de chasteté peut vouloir dire que l’on dégage pureté et virginité ! La ceinture de chasteté fût donc utilisée surtout aux XVIème et XVIIème siècles, sans qu’il s’agisse d’une «coutume». Avant tout comme protection contre le viol et malheureusement par quelques maris jaloux. Aujourd’hui elle sert comme jouet sexuel, dans 500 ans, nos descendants se demanderons dans quel monde nous vivions … |
Je
triomphais : l'amour était le maître, Vous
connaissez la déesse Céres : Le
dieu cornu dans son noir tribunal |
(
< suite ) Pour
détourner la maligne influence Or
se secret, aux enfers inventés, "Voltaire"
|
Dictionnaire
Hachette
Dictionnaire
Larousse
Dictionnaire
Quid
Encyclopédie
multimédia Atlas
Encyclopédie
Universelle du Xxème siècle, Librairie Nationale de Paris
L’Histoire
Illustrée
Historia
Andrée Laucher, Les Bourreaux dans nos régions
Claude
Seignolle, les
Evangiles du Diable, Editions Bouquins
Collin de Plancy , le dictionnaire Infernal, 1863
Bernard Gui, Manuel de l'Inquisition
Mounition J, Des fonctions du bourreau de l'antiquité à nos jours
l'Abbé
Morellet, Abrégé du Manuel des Inquisiteurs, éditions
Jérôme
Millon
Henri-Charles LEA, Histoire de l'Inquisition au Moyen-Age, éditions
Jérôme
Millon
Antonio Gallonio, Traité des instruments du martyr et des divers
modes de supplice employés par les païens contre les chrétiens de
1591, éditions Jérôme
Millon
Sites
Internet :
Nos
chaleureux remerciements à Inquisitor le site de l’Histoire des damnés
et des tortures sur : http://www.heresie.com/
Instruments
de supplices
http://www.algonet.se/~giljotin/fra_mus2.html
Le
site des mystères
http://mistere.free.fr/index1.html
Magie
et sorcellerie
http://perso.pacwan.fr/mdupiat/magies/index.htm
Musée
de la sorcellerie
http://www.musee-sorcellerie.com/cadre_navigation.html
L’inquisition
http://www.chez.com/mick01/eglise.htm
Contes,légendes
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