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HISTOIRE DU PATRONYME

Jadis, il y eut, à Rome:

 Avant le XIIème siècle, les familles n'avaient pas de nom patronymique permettant de les individualiser, il en était de même pour les familles nobles. De même, peu de familles peuvent prétendre aller au-delà de cette époque dans leurs recherches généalogiques, misent à part quelques rares familles de noblesse d'extraction féodale ou chevaleresque, dite noblesse immémoriale ou de race. A ce jour, environ 3300 familles nobles existent, mais 300 seulement appartiennent à ces lignées dont les origines se perdent dans la nuit des temps. La famille des Capétiens détient le record absolu !

 Le nom de "CAPET" n'était qu'un surnom. En aucun cas la famille royale ne possédait un patronyme. Ce surnom pouvait provenir "de la cape d'abbé laïc portée par leurs ancêtres", plus probablement que "d'une grosse tête" comme certains l'on avancé. Ce surnom est donc de même nature que ceux qui, des siècles plus tard deviendront nos pa tronymes. En outre, force est de constater que les descendants du Roi Hugues Capet ne portèrent plus ce surnom rattaché à leur nom ... Par contre, les descendants du fondateur de la dynastie des capétiens nommèrent fréquemment leurs héritiers Louis, du latin Ludovicus, venant de Chlodovicus,soit Clovis ! Bel hommage de rendu à leur ancê- tre .

En France, la Loi Salique régissait la transmission du trône. De leur vivant, les Rois faisaient reconnaître leur successeur et ainsi la succession devenait automatique, selon la formule : "le Roi est mort,vive leRoi". La dynastie descapétiens eut la chance, pen-dant près de 240 ans d'avoir un fils prêt à la succession jusqu' au jour où, pour éviter qu' une femme ne puisse, par un mariage, transmettre le trône de France à un autre pays, les juristes cherchèrent parmi les textes très anciens une vieille loi, provenant des francs Saliens, ceux de Clovis. Un adage disait alors: "femme ne peut servir de pont et de planche" . Ainsi on exclut les lignées féminines en France, ces femmes ne devinrent que plus rarement épousables, n'apportant plus de couronne aux chefs des maisons étrangères ou à leurs fils. Elles se marièrent moins "nobles" et bien plus "peuple", devenant alors en quelque sorte des "charnières" qui firent que nombre de français peuvent ainsi descendre d'illustres familles. Il est estimé qu'un français sur dix descendrait de Saint Louis !

 Les noms de personnes se répartissent en 4 catégories

1) les noms déanthroponymiques, issus de prénoms ou de noms de baptême, latins ou germaniques

2) les noms détoponymiques, qui viennent des toponymes, noms de lieux représentant la région d'origine

3) les noms délexicaux, du lexique, images des appellations de professions, dignités ou surnoms

4) les noms délocutifs, faisant référence à des paroles comme des jurons.

A l'époque franque, il y avait uniquement des noms de baptême, nom unique, mais souvent, question de prestige sans doute, les gens du lieu donnaient au baptême le nom du seigneur local, d'où un problème de reconnaissance et d'identification de l'individu. Aux XIIème et XIIIème siècles, les noms de baptême, de métier ou les surnoms tendaient à devenir des patronymes transmissibles. Au XVème siècle, les noms ont tendance à se stabiliser, les orthographes aussi, et on vit la disparition de certains sobriquets désagréables. Les changements de noms étaient très fréquents et s'accomplissaient sans formalités, jusqu'à ce que l'Edit d'Amboise le 26 mars 1555 vint remédier à cet abus. D'autre part, à la suite du Concile de Trente au milieu du XVIèmesiècle, la tenue des registres paroissiaux devint obligatoire, fixant ainsi l'usage du nom .

Toutefois, on ne pourra solutionner les problèmes des variations orthographiques au cours des siècles. Au gré des écritures et des transcriptions, les erreurs modifièrent la graphie et la prononciation des patronymes. Aux XVIIème et XVIIIème siècles, les patronymes associés à une appellation géographique ou professionnelle commencent à se raréfier et la période révolutionnaire constituera une étape décisive en instituant le principe de l'immuabilité du nom. La loi du 23/08/1794 précise que : "aucun citoyen ne pourra porter de nom ni de prénom autres que ceux exprimés dans son acte de naissance", en outre, tout ce qui symbolise la noblesse dans le nom est supprimé. Il faut également tenir compte des flux migratoires qui ont boulversé la répartition des patronymes, tant dans le pays lui-même ( passage d'une région à l'autre, traduction littérale, mauvaise prononciation, mauvaise compréhension ), qu'en provenance de l'étranger.

Toute personne conserve la possibilité de changer de nom. Pour ce faire, il faut motiver sa demande auprès de l'administration, le dossier sera examiné en commission et après examen une décision sera rendue et publiée au Journal Officiel.

L'usage du prénom est également règlementé. C'est la Loi du 11 germinal An XI (1er avril 1803) qui précise que seuls seront pris en considération, les noms en usage dans les différents calendriers et ceux de personnages connus dans l'histoire ancienne. Aujourd'hui encore , lors de l'enregistrement des naissances l'officier de l'état-civil est chargé de contrôler la recevabilité du prénom déclaré.