Accueil

LES APOTRES DE JESUS

Connaissez-vous les douze apôtres?

Traditionnellement on cite : Pierre, Jean, Jacques, André, Philippe, Thomas, Barthélemy, Matthieu, Jacques fils d'Alphée, Simon le Zélote, Jude fils de Jacques et Judas, qui a trahi Jésus en le livrant aux soldats. Matthias le remplacera et sera le nouvel apôtre de Jésus, le douzième, ayant été le témoin de la résurrection de Jésus.

QUE SIGNIFIE « APÔTRE » ?

Le mot « Apôtre » vient du grec apostolos, de apo-stello : "j'envoie".

A l’origine, ce sont les disciples de celui qui les choisis comme apôtres, ceux qu’il a envoyé pour répandre sa parole. On retrouve cette mention dans les évangiles de Mathieu (Mt 28,19.)

Le mot « disciple » fait référence à « celui qui apprend » ou « qui suit ». Le mot « apôtre fait référence à « celui qui est envoyé ».

Dans la Bible grecque des Septante (on appelle Septante la version grecque ancienne de la totalité des Écritures bibliques, l'Ancien Testament chrétien), que ce mot est appliqué à des personnes (1R 14,6) ; il traduit l’hébreu shaliah, « envoyé plénipotentiaire ».

C’est dans le Nouveau Testament que le mot « apôtre » est le plus souvent employé. Il s’applique à trois catégories de personnes bien distinctes :

  • les témoins de la Résurrection de Jésus, envoyés pour annoncer cet événement 
  • un des ministères de l’Église primitive 
  • une seule fois dans l’Évangile (Mt 10,2) : le groupe des Douze choisis par Jésus « pour être avec lui » et pour signifier symboliquement le peuple de la fin des temps (Mt 19, 28).

Dans le vocabulaire liturgique, le mot « Apôtre » ou « l’Apôtre » désigne la lecture de l’Épître néotestamentaire ou des Actes des Apôtres qui précède généralement celle de la péricope évangélique.

LES GROUPE DES DOUZE

Il est plus juste de parler du « Groupe des Douze » disciples choisis par Jésus.Les apôtres et le groupe des Douze dans les Évangiles

Il s’agit d’une notion tardivement énoncée. Reste que le seul passage de l'Évangile où on parle explicitement des "Douze Apôtres" est Mt 10,2 .

Pendant son ministère terrestre, les douze furent appelés disciples. Les 12 disciples suivirent Jésus-Christ, apprirent de lui et furent formés par lui. Après la résurrection et l’ascension de Jésus, les disciples étaient envoyés par Jésus pour être ses témoins (Matthieu 28:18-20 ; Actes 1:8). Ils furent alors appelés les 12 apôtres.

Le chiffre douze est hautement symbolique, surtout pour Israël. Il représentent le peuple nouveau tel qu'il sera rassemblé par Dieu à la fin des temps (Mt 19,28) ; le chiffre douze évoquant les douze tribus d'Israël. Il renvoie donc au fait que Jésus a reçu pour mission de rassembler la totalité du.

Le groupe des Douze demeure après la Résurrection. Après la trahison et la mort de Judas, les Onze qui subsistent décident de tirer un disciple au sort, Matthias (Actes 1:20-26)., pour "devenir avec nous témoin de la résurrection". Ils sont, avec d'autres disciples, les bénéficiaires du don de l'Esprit à la Pentecôte (Ac 2).

Après la mort du dernier membre des Douze, ce groupe n'est plus renouvelé. Les catholiques et les orthodoxes considèrent les évêques comme les successeurs des Apôtres, dans la succession apostolique, c'est-à-dire que la tradition à laquelle ils se rattachent remonte aux Apôtres.

COMMENT CONNAIT-ON LES 12 ?

Dans les Évangiles, Matthieu, Marc, Jean et Luc donnent des listes, listes différentes selon chacun.

Selon Matthieu :

« Puis, ayant appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité.
Voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon, appelé Pierre, et André, son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère ; Philippe, et Barthélemy ; Thomas, et Matthieu, le publicain (collecteur d’impôts) ; Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée ; Simon le Zélote (ou le Cananite), et Judas l'Iscariote, celui qui livra Jésus. » — (Mt 10:1-4)

Selon Marc :

« Il monta ensuite sur la montagne ; il appela ceux qu’il voulut, et ils vinrent auprès de lui. Il en établit douze, pour les avoir avec lui, et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les démons. Voici les douze qu'il établit : Simon, qu'il nomma Pierre; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le nom de Boanergès, qui signifie fils du tonnerre; André; Philippe; Barthélemy; Matthieu; Thomas; Jacques, fils d'Alphée; Thaddée; Simon le Cananite, et Judas Iscariote, celui qui livra Jésus. » — (Mc 3:13-19)

Selon Luc :

« En ce temps-là, Jésus se rendit sur la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu. Quand le jour parut, il appela ses disciples, et il en choisit douze, auxquels il donna le nom d'apôtres: Simon, qu'il nomma Pierre ; André, son frère ; Jacques ; Jean ; Philippe ; Barthélemy ; Matthieu ; Thomas ; Jacques, fils d'Alphée ; Simon, appelé le zélote ; Jude, fils de Jacques ; et Judas Iscariote, qui devint traître. » — (Lc 6:12-16)

Selon Jean :

L'évangéliste Jean ne donne pas une liste pareille à celles de Marc, Luc et Matthieu; cependant, l'épisode conclusif de son évangile, le miracle au Lac de Tibériade , est introduit par une liste des apôtres en forme réduite, la suivante :

« Simon Pierre, Thomas appelé le Jumeau, Nathanaël de Cana en Galilée, les fils de Zébédée et deux autres disciples se trouvaient ensemble. » — (Jn 21:2)

L'événement fondateur : la Pentecôte.

Juste avant son Ascension, Jésus promet à ses Apôtres :

"Vous allez recevoir une force, celle de l'Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre." (Ac 1,8)

Le jour de la Pentecôte étant arrivé...

"Ils virent apparaître des langues qu'on eût dites de feu ; elles se partageaient et il s'en posa une sur chacun d'eux. Tous furent alors remplis de l'Esprit Saint et commencèrent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer." (Ac 2,3-4)

Les douze apôtres sont représentés dans l'art chrétien avec le Livre saint, la croix, ou les instruments de leur supplice (à l'exception de Jean, tous moururent martyrs).

 

LA LISTE DES 12 DISCIPLES – APÔTRES

PIERRE ou SIMON PIERRE  - fêté le 29 juin

Né à Bethsaïde en Galilée, habitant sans doute dans la maison de son beau-père à Capharnaüm, fils de Jonas, Simon est pécheur sur le lac de Tibériade avec son frère André et les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean. Marié, puisque Jésus soigna sa belle-mère (Mc 1,29-31)

Pierre fut celui à qui Jésus promet : " Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, je te donnerai les clefs du Royaume des cieux... "

Après la Résurrection, c'est encore à lui que Jésus confie d'être "le berger" de ses agneaux. Pierre, le rocher sur lequel repose l'Eglise ! C'est pourtant bien lui, l'humble pêcheur de Galilée, Simon fils de Jonas, que Jésus appelle à devenir "pêcheur d'hommes"...

Simon-Pierre a pourtant renié trois fois son Maître, par peur, au moment de sa Passion ! Relevé de sa chute, se sachant pardonné par Jésus, il reçoit de lui la mission d'affermir la foi de ses frères.

Le Nouveau Testament conserve de lui deux épîtres (la deuxième fut longtemps contestée dans l'antiquité et pose encore problème aujourd'hui) et son influence est sensible dans l'Évangile de Marc qui fut son disciple.

Plusieurs écrits apocryphes  portent son nom :

* l'Évangile de Pierre , dont un fragment conservé dans un manuscrit grec du VI ème siècle découvert en Egypte en 1886 décrit la Passion et la Résurrection du Christ, selon une traduction proche de celle des évangiles synoptiques mais contenant également des éléments originaux (II ème siècle).

* les Actes de Pierre, conservés en grec, en latin et en copte, décrivent la lutte de Pierre contre Simon le magicien ainsi que son martyre sous le règne de Néron (fin II ème siècle - début III ème siècle)  

* l'Apocalypse de Pierre, conservée en éthiopien dans sa totalité, se présente comme une révélation de Jésus à Pierre sur les événements de la fin des temps (milieu IIème siècle).

Sa venue à Rome, son quatrième emprisonnement et son martyre (selon les Actes de Pierre, il aurait été crucifié la tête en bas pour ne pas subir le même sort que son maître) sur la colline du Vatican  entre 64 et 67 sous l'empereur Néron sont attestés par une longue et ancienne tradition remontant au 1ère siècle (CLÉMENT de Rome, Lettre aux Romains 5,1-5; Ascension d'Isaïe; EUSEBE, Histoire de l'Eglise III 1-2; saint JEROME, De Viris Illustribus I ) acceptée par les historiens modernes.

Celle-ci a été confirmée par les inscriptions des premiers siècles laissés par les pèlerins venus à Rome et par les fouilles menées pour Pie XII de 1939 à 1950, effectuées sous la basilique qui porte son nom. Celle-ci a été édifiée sur l'emplacement d'une tombe par l'empereur Constantin vers 320. Ces fouilles ont ainsi mis à jour, à la verticale de l'autel papal actuel, un "mur rouge" daté entre 150 et 161 ainsi qu'un monument funéraire,  reposant sur deux colonnettes , composé d'une tablette de marbre perpendiculaire à ce mur et de deux niches superposées, une au-dessus et une en-dessous de la tablette. Ce monument, déjà cité vers 200 par un certain Gaius comme "trophée de Pierre" (EUSÈBE, Histoire ecclésiastique, II, 25,5-7) est construit au-dessus d'une tombe vide creusée dans le sol  qui fut donc l'objet d'un culte bien avant Constantin. Perpendiculairement à ce mur rouge furent découverts des graffiti contenant des centaines de noms, dont une trentaine de fois celui du Christ sous la forme de deux lettres grecques, chi et rho ainsi qu'une cavité contenant de ossements et des morceaux de tissus, teints en pourpre et tissés de fils d'or. Les os appartenaient à un même squelette, celui d'un homme âgé d'une soixantaine d'années, dont le crâne manquait. Rappelons que la tête de saint Pierre repose au-dessus de l'autel de la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome.

En juin 1968, le pape Paul VI proclama officiellement l'authenticité de cette découverte.

Pierre est le premier évêque de Rome et le patron des pêcheurs.

Représentation : Pierre porte les clefs du Royaume des cieux (Mt 16,19) ou parfois il est parfois accompagné du coq qui chanta lors de son reniement. (Mt 26,74-75). 

ANDRE – fêté le 30 novembre

André, le frère de Simon-Pierre, fils de Jonas, était pêcheur aussi, de Bethsaïde, au bord du lac de Tibériade en Galilée.

Disciple de Jean-Baptiste, il fut l'un des deux premiers apôtres à rencontrer Jésus sur le bord du Jourdain au lendemain de son baptême. (Jn 1,40)

Il vint alors annoncer à son frère : " Nous avons trouvé le Messie ! " et l'amena à Jésus.

Prédication en Scythie, au nord de la mer Noire, et en Asie mineure. Il meurt vers l'an 60 à un âge fort avancé par crucifixion à Patras, en Grèce, sur ordre du préfet d'Achaïe appelé Égée. Il y prêcha durant deux jours, dit-on, avant d'être flagellé par les soldats et de mourir sur une croix en X, d'où le nom de croix de Saint-André, emblème officiel de l'Écosse.

Le patronage d'André sur l'Écosse repose sur une légende qui affirme qu'au IVème siècle, saint Rule aurait rapporté ses reliques de Patras à l'emplacement de l'actuelle ville de Saint AndrewsL'Eglise de  Constantinople a choisi André comme patron, en qui elle reconnaît " le premier appelé ".

André, est le patron de l'Écosse, de la Russie et des pécheurs. Il est invoqué contre la goutte et les maux de gorge.

Représentation : André, tient une croix en forme de X, instrument de son martyre.

JACQUES LE MAJEUR, surnommé par Jésus « fils du tonnerre »     fêté le 25 juillet

Jacques, né à Béthsaïde en Galilée, fils de Zébédée et Salomé, avec Jean son frère, ils étaient les compagnons de travail de Pierre et André sur le lac de Tibériade.

Jacques appartient au petit groupe des intimes de Jésus, avec Pierre et Jean, qui furent témoins de la résurrection de la fille de Jaïre, de la Transfiguration du Seigneur et de son agonie à Gethsémani.

Jésus avait surnommé les deux frères « boanerges » (en grec, "fils du tonnerre", (Mc 3,17) sans doute en raison de leur désir de punir par le feu céleste ses opposants.

Jacques fut décapité à Jérusalem sous le règne d'Hérode Agrippa entre 41 et 44. Depuis le IXè siècle, on vénère à Compostelle - où son corps aurait été  ramené - le tombeau de Saint Jacques. "

En avançant un peu, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, eux aussi dans leur barque en train d'arranger les filets ; et aussitôt il les appela. Et laissant leur père Zébédée dans la barque avec ses employés, ils partirent à sa suite. " (Mc 1,19-20)

Jacques, est le patron de l'Espagne, des pèlerins , des laboureurs et des fourreurs.

Représentation : Jacques le Majeur tient un long bâton de pèlerin et arbore la coquille du pèlerinage de Compostelle.

D'où vient la coquille saint Jacques ? Une légende du IXè siècle fait de Jacques le Majeur l'apôtre de l'Espagne et veut que son corps soit enchâssé à Compostelle, qui est devenu le troisième haut lieu de pèlerinage de la chrétienté, après Jérusalem et Rome.

Autre représentation : Saint Jacques est représenté comme un vieillard barbu, avec un chapeau orné d'une coquille, ou avec une ou plusieurs coquilles près de lui, ou encore habillé en pèlerin avec un sac de voyage et un bâton.

JEAN, - fêté le 27 décembre

Frère cadet de Jacques le Majeur, né à Béthsaïde en Galilée, fils de Zébédée et Salomé

Il est " le disciple que Jésus aimait ", qui repose sur la poitrine du Seigneur à la dernière Cène.

Il est celui qui, au pied de la croix, reçut Marie pour mère et fut témoin de la blessure causée par le coup de lance du soldat.

Arrivé le premier au tombeau du Christ le matin de Pâques, Jean fut le premier disciple à croire en sa résurrection (Jn 20,2-8).

Un texte apocryphe grec, les Actes de Jean, remontant peut-être au IIème siècle, décrit les déplacements et les activités de l'apôtre dans plusieurs villes d'Asie mineure, Milet, Smyrne et plus particulièrement Éphèse où il aurait fait creuser le tombeau dans lequel il se couchera.

Seul parmi les apôtres à ne pas avoir subi le martyre, la légende rapporte qu'il échappa miraculeusement deux fois à la mort : quand il fut jeté à Rome dans un bassin d'huile bouillante et quand il but une coupe empoisonnée qu'un prêtre païen le défiait de prendre.

Représentation : Son symbole, comme évangéliste, est l'aigle, allusion à la pensée perçante du premier des théologiens. On le représente également, comme apôtre, avec une coupe contenant un serpent.

PHILIPPE – fêté le 3 mai

Originaire de Bethsaïde en Galilée, sur le lac de Tibériade comme Pierre et André, marié et père de  deux filles (Eusèbe de Césarée),

Il fut disciple de Jean-Baptiste avant de rencontrer Jésus et de le suivre (Jn 1,43-44).

Il est lié avec André, auquel il en réfère. Tous deux sont réalistes et attendent de Jésus la solution, lors de la multiplication des pains (Jn 6,5-7).

Le jour des Rameaux, Philippe sert d'intermédiaire à certains Grecs qui demandaient à voir Jésus (Jn 12,20-22). C'est lui qui, à la dernière Cène, dit à Jésus : " Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit ", obtenant de lui la réponse : " Voilà si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ? Qui m'a vu a vu le Père. " Ce dialogue de Jésus et de Philippe est aujourd'hui au coeur de la prière de l'Eglise. "

Philippe rencontre Nathanaël et lui dit : " Celui dont Moïse a écrit dans la Loi, ainsi que les Prophètes, nous l'avons trouvé : Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth ". Nathanaël lui dit : " De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ? " Philippe lui dit : " Viens et vois ". " (Jn 1,45-46)

Ses reliques furent transférées à Rome et conservées dans la basilique des Douze-Apôtres avec celles de Jacques, fils d'Alphée. Deux textes apocryphes portent son nom :

* l'Évangile selon Philippe, texte gnostique écrit en copte, découvert en 1945 dans la bibliothèque de Nag Hammadi en Égypte. Malgré son nom, cette oeuvre, datée du milieu du IIème siècle, est surtout constituée d'une suite de discours se rapportant au Christ, au monde, à la vie communautaire et aux sacrements gnostiques (baptême, onction, eucharistie, rédemption, chambre nuptiale).

* les Actes de Philippe qui décrivent les multiples succès missionnaires de l'apôtre à Athènes, dans la ville inconnue de Nicatera, parfois assimilée avec Césarée et finalement à Hiérapolis. Cette oeuvre complexe, utilisée par certaines sectes hérétiques de Phrygie, est datée du IV ème ou du Vème siècle.

Selon la tradition, Philippe prêcha en Gaule (ISIDORE de Séville, JULIEN de Tolède ) , en Grèce, chez les Scythes au nord de la Mer Noire et en Phrygie où il fut crucifié fort âgé à Hiérapolis, l'actuelle Pamukalé en Turquie, vers l'an 60. 

D'après la vie de saint Philippe écrite par l'écrivain SYMÉON Métaphraste au Xème siècle à partir des Actes, Philippe guérit  un riche habitant de la ville de Hiérapolis ("la Sainte"), aveugle depuis quarante ans, du nom de Stachys; il le convertit ainsi que la femme du proconsul Nicanor. L'apôtre fut pour cela arrêté, jeté en prison, flagellé puis suspendu la tête en bas, des cordes étant passées par ses talons. L'apôtre Barthélémy fut son compagnon dans la prédication comme dans la passion et Marianne, soeur de Philippe assista à leur supplice, parmi une grande foule. Or un tremblement de terre effraya le peuple et menaça de tuer un grand nombre. Leurs supplications les sauva du châtiment divin. Barthélemy fut alors délié mais Philippe interdit de les détacher. Puis, priant pour tous, il mourut peu après et fut enseveli par Barthélemy et Marianne, un 24 novembre.

Philippe est le patron de l'Uruguay avec Jacques le Mineur.

Representation : avec la longue croix de son martyre ou avec des pains et des poissons pour rappeler la multiplication des pains

BARTHELEMY, qui pourrait être celui que l’on nomme Nathanaël – fêté le 24 août

Nathanaël, a été amené par Philippe à Jésus après l'avoir rencontré lui-même au bord du Jourdain.

Barthélemy, originaire de Cana en Galilée (Jn 21,12), appartiendrait alors au groupe des tout premiers appelés avec Jean, André, Pierre et Philippe.

Jésus dit de lui : " Voilà un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir. " (Jn, 1,47) En effet, ce qui frappe chez Barthélemy, c'est le changement radical que provoque en lui sa rencontre avec Jésus : peu après avoir manifesté son scepticisme à Philippe : " De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ? " (Jn 1,46), il  confesse le Messie : " Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu ! C'est toi le Roi d'Israël ! " (Jn 1,49) "

La tradition rapporte qu'il fut missionnaire dans de nombreux pays, en Asie Mineure (Actes de Philippe) où il participa au martyr de  Philippe, en Inde (Eusèbe, les Actes de Barthélemy décrivent même son martyre dans ce pays mais il peut s'agir d'un pays autour de la mer rouge selon la terminologie antique), en Perse et surtout en Arménie où il aurait été écorché vif et décapité, ou crucifié, sur les bords de la mer Caspienne. Ses reliques, trouvées en Mésopotamie, auraient été transférées à Rome, dans l'église Saint-Barthélemy sur le Tibre. Très populaire en Angleterre (le reste d'un de ses bras se trouve dans la cathédrale de Canterbury) et en France (relique à Toulouse), il y est invoqué pour protéger les enfants contre les maladies nerveuses.

Barthélemy, fêté le 24 août dans l'Église catholique et le 11 juin dans l'Église orthodoxe est le patron des marchands de sel, des tanneurs et des travailleurs du cuir.

Représentation : avec des couteaux à dépecer ou souvent représenté la peau tout écorchée

MATTHIEU – fêté le 21 septembre

Il serait originaire de Capharnaüm. Marc l'appelle " Lévi, fils d'Alphée", Luc simplement "Lévi".

Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain (collecteur d'impôts). Il lui dit : " Suis-moi ". L'homme se leva et le suivit. " (Mt 9,9-10)

Matthieu, dont le récit de la vocation tient en trois lignes, suscite toujours l'admiration devant la promptitude et la générosité de sa réponse. Le métier de publicain était alors honni par les Juifs, car il s'agissait de faire payer l'impôt pour les occupants romains. De plus, ces gens-là prenaient pour eux-mêmes un supplément, ce qui les rendait d'autant plus désagréables à la population.

C'est à cette occasion qu'il révèle : " Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. " (Mt 9,13)

CLÉMENT d'Alexandrie (Stromates, II, 1) loue simplement sa sobriété : "Matthieu, écrit-il, ne se nourrissait que de graines sèches, de légumes et jamais de viande ". Selon saint Irénée, il aurait évangéliser la Palestine et selon Eusèbe de Césarée, la Perse. Le martyrologue romain prétend qu'il prêcha en Éthiopie  et qu'il y fut martyrisé. Ses reliques auraient été transportées en Bretagne puis à Salerne en Italie, à la fin du Xe siècle probablement.

Matthieu est le patron des percepteurs, des comptables, des douaniers et des banquiers.

Représentation : il est habituellement représenté en train d'écrire son évangile aidé par un ange. A la différence des autres évangélistes dont le symbole est un animal , il est représenté par un homme ailé, en raison der son souci de la généalogie humaine de Jésus. En tant qu'apôtre son symbole est l'instrument de son martyre (lance ou épée ou hache) ou les sacs d'argent du collecteur d'impôts.

THOMAS ou Didyme (c’est à dire « le jumeau » – fêté le 3 juillet

Les mots Thomas et jumeaux sont voisins en hébreu, Teoma, et en araméen Teom

Thomas est connu pour n'avoir pas cru toute suite à la Résurrection du Christ : " Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas. " (Jn 20,28)

Pourtant, en voyant Jésus ressuscité, Thomas fait l'une des plus belles confessions de foi : " Mon Seigneur et mon Dieu ! " (Jn 20,28) Dans l'Evangile de Jean, à la dernière Cène, on voit les Apôtres interroger tour à tour leur Maître sur ses paroles énigmatiques.

Ainsi Thomas reçoit-il la lumière : " Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. " (Jn 14,5-6)

Un texte apocryphe porte son nom, l'Évangile selon Thomas , découvert lui aussi en 1945 dans la bibliothèque de Nag Hammadi en Égypte et daté vraisemblablement du début du IIème siècle. Dans cette oeuvre se présentant comme un recueil de 114 paroles attribuées à Jésus, parfois fort proches des évangiles synoptiques mais sans aucun élément bibliographique, l'apôtre est considéré presque comme l'égal de Jésus, "son jumeau", comme le dépositaire exclusif de révélations secrètes (Ev Th sentences 1 et 13).

Une tradition très ancienne (GREGOIRE de NAZIANCE, Discours 33 et EUSEBE, Histoire d el'Eglise II,40), reprise par le texte apocryphe des Actes de Thomas, rédigé sans doute à Édesse en Syrie au nord de la Mésopotamie au début du IIIème siècle, lui attribue une mission en Parthie, en Perse et en Inde où il aurait été martyrisé dans l'état du Kerala, près de la ville de Madras sur le mont Saint-Thomas, tué à coup de lance par des soldats. D'après Ephrem (Chronique d'Edesse), ses reliques auraient été ensuite transférées à Édesse en 394 puis à Ortona en Italie. Proclamé apôtre de l'Inde par le pape Paul VI en 1972.

Il est le patron des constructeurs, des architectes et des théologiens.

Représentation : Thomas tient une lance ou est parfois représenté avec une équerre ou une règle d'architecte, allusion à un savoir-faire que la tradition lui a attribué. parce qu'une légende raconte qu'il aurait promis un palais à un roi indien et ne l'aurait construit qu'au ciel…

JACQUES LE MINEUR ou « le petit » (Mc 15, 40) – fêté le 3 mai

Jacques, Galiléen,  fils d'Alphée, sa mère serait la sœur de Marie mère de Jésus.

A ne pas confondre avec le frère de Jean (Jacques le Majeur). Il faut sans doute le distinguer aussi de Jacques " le frère (= cousin) du Seigneur " (Mc 6,3), que l'on connaît davantage.

Jésus apparut à Jacques après sa Résurrection (1 Co 15,7) et celui-ci écrivit peu avant sa mort une Lettre, qui a pris place dans le Nouveau Testament.

Il fut martyrisé en 62 à l'instigation du grand prêtre Ananos II.

Une tradition  rapporte qu'il fut jeté du haut du Temple de Jérusalem, lapidé et scié par les juifs, une autre qu'il aurait prêché en Palestine et aurait été crucifié en Égypte. Ses reliques furent transférées à Rome et conservées dans la basilique des Douze-Apôtres avec celles de Philippe.

Représentation : Jacques le Mineur est représenté avec un battoir de blanchisseur ou tenant un glaive.

SIMON LE ZELOTE (Lc 6,15), ou le « Zélé » (Mc 3,18)   appelé aussi Simon le Canatite par Marc (Marc 3:18) - fêté le 28 octobre

Il serait le frère de Jacques le Juste (Mt 13,55 et Mc 6,3 ), comme lui fils de la sœur de la mère de Jésus et/ou femme de Cléophas (?). Il serait donc le cousin du Christ et il succéda à son frère Jacques sur le siège de Jérusalem , de 62 à 106

Simon est appelé le " Zélé " ou le " Zélote " pour avoir appartenu au parti extrémiste des Zélotes, qui préconisait la résistance active à la domination romaine et menait de temps à autre des opérations de révolte.

Il aurait parcouru l'Égypte et la Cyrénaïque en Afrique et une tradition (FORTUNATUS, VI ème siècle) le fait mourir martyr en Perse au côté de l'apôtre Jude.

 D'après une autre tradition (EPIPHANE, IX ème siècle), sa tombe se trouverait dans le Caucase.

Il mourut, coupé en deux et très âgé, à plus de cent ans, sous le règne de l'empereur Trajan.

Représentation : son attribut est un poisson sur un livre car Simon était connu comme un grand pêcheur d'hommes grâce à la puissance de l'Évangile, ou une scie à cause de son supplice .

JUDE, appelé aussi Thaddée par Marc (Mc 3,16-19 ; Mt 10,2-4 ),  et Judas fils de Jacques par Luc (Luc 6:16) - fêté le 28 octobre

A la dernière Cène, c'est lui qui déclare à Jésus : " Seigneur, qu'y a-t-il pour que tu doives te manifester à nous et non pas au monde ? " obtenant de lui la promesse : " Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons chez lui une demeure. " (Jn 14,22-23)

Il ne faut pas le confondre avec l'auteur de la Lettre de Jude dans le Nouveau Testament, qui est un parent de Jésus.

D'après un apocryphe (Passion de Simon et de Jude) il aurait prêché en Assyrie, en Arabie et en Perse avec Simon, et  aurait été martyrisé près de Beyrouth au Liban. Les reliques de Jude et de Simon auraient été transférées à Saint-Pierre de Rome vers le VIIIème siècle.

Saint JÉRÔME (Sur saint Matthieu, X,4 et EUSÈBE, Histoire ecclésiastique, II, 23)  affirment quant à eux qu'un certain Thaddée fut envoyé en 43 à Édesse, ville de Mésopotamie auprès du roi Abgar. Il y accomplit beaucoup de guérisons, fut mêlé au récit de la lettre de Jésus-Christ envoyée à Abgar, un des premiers témoignages de l'histoire du Linceul de Turin (ou Saint Suaire) et y mourut paisiblement. Mais rien ne prouve qu'il s'agisse de l'apôtre Jude : ces témoignages pourraient concerner un des 72 disciples, portant le même nom de Thaddée.

De même, un Jude, frère de Jacques, de Simon et de Joseph est présenté comme "frère du Seigneur "  en Mt 13,55 et Mc 6,3. Le problème d'identification est le même que pour Jacques le Mineur.

Jude est connu comme le patron des causes perdues, quand les prières aux autres saints ont échoué car son culte a toujours souffert de la ressemblance de son nom avec Judas Iscariote. Son symbole est la lance de son martyre ou un navire faisant allusion à son activité de missionnaire au-delà des mers.

Représentation : Jude tient une scie ou avec une massue ou une épée, et il est parfois accompagné d'une barque. On le retrouve aussi portant une image de Jésus à la main ou près de sa poitrine. Son symbole est aussi la lance de son martyre ou un navire faisant allusion à son activité de missionnaire au-delà des mers

MATTHIAS – fêté le 14 mai

Matthias a remplacé Judas l'Iscariote après sa trahison. 

Matthias ne nous est-il connu que par le récit de son élection (Ac 1,15-26) entre l'Ascension et la Pentecôte.

Pour être choisi comme Apôtre, Pierre explique qu'il faut avoir suivi Jésus depuis son baptême jusqu'à son Ascension, afin de devenir " témoin de sa résurrection " (Ac 1,22).

En effet, avoir vécu avec Jésus, entendu son enseignement, partagé son intimité, puis avoir mangé et bu avec lui après sa résurrection, c'est là l'expérience irremplaçable qui permet aux Apôtres de parler avec assurance et leur donne la force de sceller leur témoignage dans leur sang.

On tira au sort, et le sort tomba sur Matthias, qui fut dès lors associé aux onze Apôtres. "(Ac 1,26)

Il aurait évangélisé la Palestine, ainsi que l'Éthiopie ou la Cappadoce (centre de la Turquie actuelle) où il aurait été lapidé et frappé par la hache.

Matthias, patron des ingénieurs et des bouchers.

Représentation : Matthias est représenté avec une hache et un livre ouvert portant son nom ou il tient parfois un glaive ou une massue.

CAS PARTICULIERS …
JUDAS l’Iscariote

Fils de Simon.

S’il a été un disciple de Jésus, il ne peut être considéré comme un apôtre.

Il aurait « vendu » Jésus pour 30 pièces d'argent aux grands prêtres de Jérusalem. Jésus se trouvait dans les jardins de Gethsémani. Judas le désigne aux gardes en l'embrassant (l'expression « baiser de Judas » désigne aujourd'hui un baiser de traître).

Le Nouveau Testament fait mourir Judas peu de temps après, suivant deux versions ; la version la plus souvent citée est celle de l'Évangile selon saint Matthieu :

« pris de remords, il se pendit peu après sa trahison non sans avoir rendu leurs 30 pièces d'argent à ses commanditaires », Matthieu 27(5).

L'autre version, Actes des Apôtres 1(18), indique : « Cet homme, ayant acquis un champ avec le salaire du crime, est tombé, s'est rompu par le milieu du corps, et toutes ses entrailles se sont répandues ».

Découvert en Égypte en 1978, révélé en 1983 aux chercheurs, l'Évangile de Judas est conservé en copte, langue des chrétiens d'Égypte, justement dans un manuscrit du III - IV ème siècle et a été rédigé en grec vers le milieu du IIème siècle. Déjà critiqué par IRENEE de Lyon vers 180 dans son œuvre "Contre les hérésies", cet apocryphe interprète cette trahison comme l'obéissance de Judas à un ordre divin. En effet, selon les conceptions gnostiques de cette époque, comme le monde serait mauvais, Jésus devait se sacrifier pour révéler le vrai Dieu qui est bon et donc demander à Judas de le livrer. Mais ce texte ne nous révèle rien sur la vie de l'apôtre sauf qu'il ne serait pas suicidé sinon comment aurait-il pu écrire son évangile ?

Représentation : il est représenté par trente pièces, salaire de sa trahison et une corde, instrument de son suicide par pendaison.

PAUL, ou Saul, Apôtre des nations ... , également appelé « l »Apôtre », ou apôtre des gentils

Certains considèrent Matthias comme un membre « invalide » des 12 apôtres et pensent au contraire que l’Apôtre Paul était le choix de Dieu pour remplace Judas Iscariote comme douzième disciple.

Quand on fait référence à "l'Apôtre", dans un ouvrage de tradition chrétienne, c'est de saint Paul qu'il s'agit.

Pourtant, Paul, alias Saul de Tarse, dit de lui-même : "je suis le moindre des apôtres, je ne mérite pas d'être appelé apôtre". (1 Co 15,9)

De fait, il n'a pas connu Jésus durant les jours de sa vie terrestre et n'a pas fait partie du groupe des "douze" apôtres.

Bien plus : il menait "une persécution effrénée contre l'Eglise de Dieu" ! (Ga 1,13)

Ce n'est que plusieurs années après Pâques, alors qu'il faisait route vers Damas, que Saul eut la révélation de Jésus ressuscité et reçut la vocation d'annoncer l'Evangile aux nations.

LES 72 DISCIPLES DE JESUS
Le nom des 72 (ou 70) ne se trouve pas dans le canon des Ecritures, mais la tradition relayée principalement au sein de l'Eglise orthodoxe en a nommé une bonne partie.

Les traditions divergent néanmoins, et les traductions de la Bible diffèrent semble-t-il sur le nombre.

L'Evangile selon saint Luc (10:1) mentionne, 70 disciples que Jésus "envoya deux à deux devant lui dans toutes les villes et dans tous les lieux où Lui-même devait aller". Mais la Bible de Jérusalem indique en effet 72 (suivant en cela la traduction de Saint Jérôme).


La tradition orthodoxe parle de 70, mais en ajoutant qu' «aux 70 apôtres en ont été joints deux autres : l'apôtre Céphas auquel est apparu le Seigneur après Sa résurrection (1 Cor. 15, 5) et Siméon appelé Niger (Actes 13, 1), car ils se sont aussi illustrés par l'apostolat».

On trouve deux listes orthodoxes pour la "Synaxe des 70 Disciples" avec des précisions diverses (peu de différences : certains noms répétés, alors que quelques autres sont omis)

Première version : Luc et Marc (auxquels est attribuée la rédaction de deux Evangiles, le premier mentionnant lui-même, donc, cet envoi en mission); Cléopas; Zachée; Etienne, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon et Parménas (6 des 7 premiers diacres); Achaïcus, Agabus, Amplias, Ananias, Andronique, Apelle, évêque d'Héraclée, Apelle, évêque de Smyrne, Apollos, Aquilas, Archippe, Aristarque, Aristobule, Artémas, Asyncrite, Barnabe, Carpus, Céphas, César, Clément, Codrat, Crescent, Epaphrodite, Epénète, Eraste, Evode, Fortunatus, Gaïus, Hermas, Hermès, Hérodion, Jacques ("frère du Seigneur", évêque de Jérusalem), Jason, Justus, Lin, Luc, évêque de Laodicée, Marc, évêque d'Appoloniade, Marc, évêque de Byblos, Narcisse, Olympas, Onésime, Onésiphore, Patrobas (dit aussi par la tradition "Maximin", avis aux provençaux qui retrouveront aussi Trophime à Arles), Philémon, Philologue, Phlégon, Pudens, Quartus, Rufus, Silas, Sosipater, Sosthène, Stachys, Sylvain, Tertius (secrétaire de Paul), Timothée, Tite, Trophime, Tychique, Urbain et Zénas...

Deuxième version : Jacques "le frère du Seigneur", Marc l'Évangéliste, Luc l'Évangéliste, Cléopas (frère de saint Joseph!) et Siméon son fils, Barnabas, Joseph surnommé Barsabas ou Justus, Thaddée, Ananias, le protomartyr Étienne le diacre, Philippe le diacre, Prochore le diacre, Nicanor le diacre, Timon le diacre, Parmenas le diacre, Timothée, Tite, Philémon, Onésime, Epaphrase et Archippus, Silas, Silvain, Crescens, Crispus et Epaenetos, Andronique, Stachys, Amplias, Urbain, Narcisse, Apelles, Aristobule, Herodion, Agabus, Rufus, Asyncritus, Phlegon, Hermas, Patrobas, Hermès, Lin, Gaius, Philologus, Lucius, Jason, Sosipatre, Olympas ou Olympanus, Tertius, Erastos, Quartus, Evodius, Onésiphore, Clément, Sosthènes, Apollos, Tychique, Epaphrodite, Carpus, Quadratus, Marc surnommé Jean, Zénon, Aristarque , Pudence et Trophime, Marc le neveu de Barnabas, Artémas, Aquila, Fortunatus et Achaïcus

Auxquels on ajoute donc le deuxième Céphas sus-mentionné et Simeon "Niger", ce qui fait le compte.

Hippolyte de Rome a livré avant l'an 235 des informations sur ce que la tradition gardait de ces disciples, où ils partirent en mission, où ils furent évêques, où il moururent (le plus souvent martyrs).

ICONOGRAPHIE MYSTERIEUSE …

Extraits de tableaux représentant la Cène, Jésus et ses douze apôtres.

Léonard de Vinci (1452-1519)

A la droite de Jésus, un surprenant personnage … Une femme ? Serait-ce Marie-Madeleine ? Etrange idée, mais sur ce point les avis divergent naturellement …

Ou simplement facétie du peintre ?

Juan de Juanes (1520-1579) aussi appelé Juan Masip

L'expression « le disciple que Jésus aimait » se retrouve pour la première fois dans l'évangile selon Jean au chapitre XIII, versets 23-25 :

« Un des disciples, celui que Jésus aimait, était couché sur le sein de Jésus. Simon Pierre lui fit signe de demander qui était celui dont parlait Jésus. Et ce disciple, s'étant penché sur la poitrine de Jésus, lui dit : Seigneur, qui est-ce ? »

Christian Doumergue nous éclaire à ce sujet : à l'origine, le « disciple que Jésus aimait » était bien Marie-Madeleine et c'est elle qui était représentée dans la Cène. Par la suite, quand l'Eglise identifia le « disciple que Jésus aimait » à Jean, elle s'efforça d'occulter la présence de Marie-Madeleine, qui était bien trop gênante, lors du dernier repas. Mais la tradition iconographique perdura car on ne put éliminer toutes ces représentations. Certaines échappèrent donc à la destruction et servirent encore de modèles aux artistes futurs. Il fallut alors expliquer pourquoi Jean était représenté sous les traits d'une femme et on justifia cette particularité par l'invraisemblable virginité du disciple.

Ceci peut expliquer la tradition, en effet, mais pas le fait que plusieurs artistes de la Renaissance aient peint intentionnellement Marie-Madeleine dans leur « Cène ».

Christian Doumergue, Marie-Madeleine, La Reine Oubliée, éd. Lacour, Nîmes, 2004, tome 2, p. 74-75